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ALZHEIMER : La perte olfactive annonce la perte de neurones

Actualité publiée il y a 6 années 11 mois 6 jours
Journal of the American Geriatrics Society

L’idée n’est pas nouvelle : les fonctions sensorielles, « branchées » directement sur le SNC peuvent être des fenêtres de diagnostic des fonctions cognitives. Cette nouvelle étude de la Stockholm University confirme comme l’une de ces fenêtres, la fonction olfactive, et montre que la perte progressive de sensibilité aux odeurs est ici directement corrélée au risque de décès. Les données, présentées dans le Journal of the American Geriatrics Society, apportent un nouveau critère de diagnostic du risque de décès chez la personne âgée. Un critère indépendant, car une mauvaise fonction olfactive est ici associée à un plus grand risque de décès à 10 ans, sans que la démence atténue cette association entre perte olfactive et mortalité.

La fonction olfactive joue un rôle essentiel dans la santé (et la survie) et est un indicateur de santé bien particulier en raison de ses liens avec le système nerveux central (SNC). Ainsi, la perte d'odorat a déjà été associée à certaines maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson. Ainsi, sa diminution a déjà été documentée comme un indicateur du développement de troubles cognitifs car pouvant être associée à l'accumulation dans le cerveau de protéine bêta-amyloïde, elle-même associée à l'Alzheimer. Perdre peu à peu la perception de certaines odeurs, ou anosmie pourrait prédire un risque accru de décès prématuré, a également conclu cette étude de l'Université de Chicago (2014). Une autre étude, présentée dans les Annals of Neurology a montré également qu'une perte de capacité à reconnaître et à se rappeler les odeurs peut indiquer un risque accru de maladie d'Alzheimer. Cette nouvelle étude a porté sur 1774 participants, âgés de 40 à 90 ans, suivis durant 10 ans. Au cours du suivi, 411 (23%) décès ont été constatés. La fonction olfactive a été doublement évaluée, par un test scandinave d'identification des odeurs (SOIT pour Scandinavian Odor-Identification Test) et via la fonction olfactive autodéclarée. Après prise en compte des facteurs démographiques et de confusion possibles, l'analyse montre que :


-les participants ayant répondu au hasard lors des tests olfactifs, ce qui correspond à une perte olfactive complète, présentent un risque de décès accru de 19% par rapport aux sujets ayant une fonction olfactive normale ;

-a contrario, une association significative est constatée entre un score SOIT plus élevé et une mortalité plus faible de 26% ;

-cette association reste significative après prise en compte de l'âge, du sexe, de l'éducation et des variables cognitives et de santé (HR : 0,92) ;

-chaque odeur supplémentaire correctement identifiée réduit de 8% le risque de décès ;

La fonction olfactive marqueur du risque de décès : des résultats qui ajoutent à la preuve croissante que l'évaluation olfactive a non seulement sa place dans l'évaluation cognitive mais aussi de la santé cérébrale, et de la santé en général. Car ces données ne s'expliquent pas par la démence, ajoutent les chercheurs, déjà liée par de précédentes études à la perte de l'odorat. C'est ici directement le risque de mortalité qui est prédit par un déclin de la fonction olfactive. De prochaines études doivent chercher à mieux comprendre les processus biologiques qui peuvent expliquer cette corrélation.

February 2017 DOI: 10.1111/jgs.14770 Smell Loss Predicts Mortality Risk Regardless of Dementia Conversion

Lire aussi: ALZHEIMER : L'idée d'un test olfactif prédictif du risque

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