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ALZHEIMER : L'enzyme outsider jusque-là négligée

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 1 semaine
NIA
Déclin pathologique ou vieillissement naturel, l’enzyme pourrait être la clé du maintien de la santé cognitive (Visuel Adobe Stock 241817004).

99 % des recherches sur la maladie d’Alzheimer se concentrent sur les 2 protéines caractéristiques les plus connues de la maladie, la protéine bêta-amyloïde et la protéine Tau. Cette équipe de l'Université d'Augusta soutenue par le National Institute on Aging (NIA/NIH), révèle le rôle clé d'une autre enzyme clé, HDAC9, déjà fortement impliquée dans la plasticité cérébrale et donc dans l’apprentissage et la mémoire. L’équipe révèle que l’enzyme est retrouvée à des niveaux beaucoup plus faibles en cas de déficience cognitive liée à l'âge ou de maladie d'Alzheimer. Ainsi, déclin pathologique ou vieillissement naturel, l’enzyme pourrait être la clé du maintien de la santé cognitive.

 

Jusque-là, l’enzyme HDAC9 a été peu étudiée. Ces scientifiques révèlent qu’elle est trouvée à des niveaux élevés dans les neurones sains mais que ces niveaux diminuent avec l'âge et de manière plus spectaculaire avec la maladie d'Alzheimer.

La régulation de HDAC9 pour maintenir la cognition

L'enzyme HDAC9 fait partie d'une classe d'enzymes impliquées dans la façon dont notre ADN est enveloppé, ce qui affecte notre expression génétique. HDAC9 est également essentielle pour la communication entre les neurones et donc pour la capacité d’apprentissage et la mémoire.

 

Parmi les 11 HDAC connus comme présents dans le cerveau, HDAC9 est l’enzyme de la famille la plus fortement exprimée, en particulier dans les neurones et particulièrement dans les zones de l'hippocampe et du cortex préfrontal, qui jouent un rôle clé dans l'apprentissage et la mémoire, et constituent les zones les plus vulnérables dans la maladie d'Alzheimer. Comprendre pourquoi les niveaux d’HDAC9 diminuent avec l’âge ou avec la maladie d’Alzheimer ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques, commente l’auteur principal, le Dr. Xin-Yun Lu, chercheur émérite en neuroscience à la Georgia Research Alliance.

 

L’étude préclinique, menée sur la souris modèle de la maladie d'Alzheimer, confirme que :

 

  • l'expression de HDAC9 est diminuée avant même que les dépôts amyloïdes ne soient visibles ;
  • l'élimination de HDAC9 à l'échelle du corps, ou spécifiquement dans une zone de l'hippocampe des souris, altère la communication entre les neurones ou plasticité synaptique et inhibe la capacité d’apprentissage et la mémoire ;
  • HDAC9 semble réguler spécifiquement l'expression du ou des gènes importants pour cette plasticité synaptique ainsi que la façon dont les neurones communiquent.

 

Le soutien du National Institute on Aging va permettre maintenant à l’équipe d’explorer davantage l'impact de l'HDAC9 sur la plasticité synaptique.

« Nous devons identifier les substances neurales qui interviennent dans cet effet de HDAC9 sur le comportement et la plasticité synaptique. Il est important de savoir comment fonctionne HDAC9, mais si les thérapies futures impliquent d'augmenter son expression, il s’agit également important de savoir si ses protéines "partenaires" en aval sont bien présents ».


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