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ALZHEIMER : Tau prédictive de déclin, même en cas de bonne santé cognitive

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 3 semaines
Molecular Psychiatry
L'accumulation précoce de tau dans le cerveau prédit un déclin cognitif dans la maladie d'Alzheimer mais pas seulement (Visuel Université du Colorado)

L'accumulation précoce de tau dans le cerveau prédit un déclin cognitif dans la maladie d'Alzheimer mais pas seulement, soulignent ces neurologues de l’Institut Karolinska (Suède). Ainsi l’accumulation de tau dans le cerveau, telle que mesurée par PET scan est un bon biomarqueur de déclin cognitif chez les personnes en bonne santé et tout autant que chez les personnes atteintes de troubles cognitifs légers et les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. C’est sans doute la principale conclusion de cette étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry : tau est prédictif de déclin cognitif, même chez les personnes en bonne santé.

 

La maladie d’Alzheimer qui touche aujourd’hui plus de 50 millions de personnes dans le monde, est caractérisée par une accumulation des protéines bêta-amyloïde (Aβ) et de protéines tau dans le cerveau, suivie d'une progression continue du déclin de la mémoire. La progression pathologique peut prendre différentes formes et il reste difficile de prédire à quelle vitesse les symptômes vont se développer chez un patient en particulier. De plus, la présence de bêta-amyloïde dans le cerveau ne signifie pas nécessairement que cette personne va développer la maladie d'Alzheimer.

 

Les personnes ayant des niveaux élevés de tau dans le cerveau ont également des niveaux élevés de plaques amyloïdes, tandis que les personnes ayant des niveaux élevés de plaques amyloïdes ne présentent pas nécessairement des niveaux élevés de tau, révèlent d’ailleurs ces travaux, menés par imagerie cérébrale (PET scan et IRM) et par analyse du LCR chez 282 participants dont des personnes atteintes de troubles cognitifs légers, des personnes atteintes d'Alzheimer et des témoins en bonne santé.

Tau un prédicteur universel ?

Les chercheurs ont comparé la capacité de différents biomarqueurs d'Alzheimer à prédire la progression de la maladie et ses effets sur la mémoire. L’analyse confirme que l'accumulation précoce de protéines tau dans le cerveau, mesurée par PET scan est plus précisément prédictive de futurs troubles de la mémoire que d’autres biomarqueurs présents dans le liquide céphalo-rachidien ou encore que l’importance de la plaque amyloïde dans le cerveau.

 

Optimiser la spécificité du diagnostic : certains biomarqueurs identifient des accumulations d'Aβ ou de tau, tandis que d'autres sont utilisés pour mesurer la perte de la fonction nerveuse (neurodégénérescence). L'accumulation de protéines et la neurodégénérescence peuvent être mesurées dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) et le plasma, ou par imagerie cérébrale, en utilisant la tomographie par émission de positons (PET) et l'imagerie par résonance magnétique (IRM). Les lignes directrices actuelles pour la détection précoce de la maladie d'Alzheimer approuvent l'interchangeabilité des méthodes d'imagerie cérébrale et des analyses de biomarqueurs du LCR (pTau et Ab).

 

« En dépit du développement rapide de différents biomarqueurs d'Alzheimer ces dernières années, permettant de détecter les premiers signes de la maladie », explique l’auteur principal de l'étude Marco Bucci, chercheur au Center for Alzheimer Research, du département de Neurobiologie du Karolinska Institutet, « nous devons encore développer des tests qui peuvent prédire le développement de la maladie avec une plus grande spécificité, afin d’améliorer non seulement le diagnostic mais aussi le pronostic et le traitement ».

 

Tau précède la perte de mémoire : cette nouvelle analyse des données d'imagerie cérébrale et d’analyse de biomarqueurs du LCR chez plusieurs types de participants, en bonne santé, avec déficience cognitive légère et avec diagnostic de maladie d’Alzheimer montre que si la présence de plaque amyloïde dans le cerveau et si les changements de concentrations d'Aβ et de Tau dans le LCR peuvent être détectés tôt au cours de la maladie, ils ne semblent pas prédire la perte de mémoire ultérieure.

En revanche, c’est bien le cas de tau dans le cerveau telle que mesurée par PET scan:

Des niveaux élevés de la protéine sont bien liés à un déclin rapide, notamment de la mémoire épisodique, une des premières fonctions à être affectée à un stade précoce de la maladie.

 

« La concentration de tau dans le cerveau joue un rôle important dans la progression pathologique de la maladie d’Alzheimer et pourrait devenir une cible clé pour de futurs traitements médicamenteux ». De nombreuses équipes travaillent à la recherche de nouveaux traitements ciblant tau, mais sans grands résultats, jusque-là.  

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