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ALZHEIMER : Un nouveau coupable immunitaire ?

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 1 semaine
Cell
Traiter ou bloquer l’inflammation du cerveau pourrait retarder la progression de la maladie (Visuel Adobe Stock 95363129)

C’est un nouveau « coupable » immunitaire dans la maladie d'Alzheimer qui vient d’être découvert par cette équipe de neurologues de la Northwestern University : il s’agit des cellules immunitaires du cerveau et du liquide céphalo-rachidien qui deviennent dérégulées et se mettent « un peu en colère» -écrivent ces chercheurs, au fur et mesure que nous vieillissons. Ces travaux, publiés dans la revue Cell, suggèrent à nouveau que traiter ou bloquer l’inflammation du cerveau pourrait retarder considérablement la progression de la maladie.

 

Ce n’est pas la première étude à suggérer cette voie thérapeutique, mais c’est la première analyse approfondie du système immunitaire du cerveau. Au sein de ce système, les chercheurs rappellent le rôle du réservoir de liquide céphalo-rachidien (LCR), qui circule dans et autour du cerveau et de la moelle épinière. Cette barrière liquide entre le cerveau et le crâne joue un rôle de protection physique -contre les chocs-, mais exerce une autre fonction critique, moins connue : un rôle de protection immunitaire, qui reste mal compris.

Mieux cerner le rôle du LCR dans l’Alzheimer

L’étude décrypte ce rôle du LCR dans les troubles cognitifs, dont la maladie d'Alzheimer. Des travaux qui permettent de proposer un nouvel indice sur le processus de neurodégénérescence : l'équipe utilise le séquençage d'ARN unicellulaire pour modéliser 59 systèmes immunitaires associés aux LCR de 45 participants en bonne santé ; puis les chercheurs comparent ces résultats avec ceux du LCR de 14 adultes diagnostiqués avec troubles cognitifs. Cet examen révèle enfin :

 

  • des changements génétiques dans les cellules immunitaires du LCR chez des personnes âgées en bonne santé, les cellules étant plus actives et plus enflammées avec l'âge avancé.
  • « Les cellules immunitaires semblent être un peu en colère chez les personnes âgées », commentent les chercheurs. Une activation qui pourrait rendre ces cellules moins fonctionnelles, entraînant une dérégulation du système immunitaire du cerveau ;
  • Dans le groupe des participants atteints de troubles cognitifs, les lymphocytes T enflammés sont clonés et affluent dans le LCR et le cerveau « comme s'ils obéissaient à un signal radio » ;
  • ces cellules T présentent une surabondance d'un récepteur cellulaire - CXCR6 - qui agit comme une antenne. Ce récepteur reçoit un signal - CXCL16 - des cellules microgliales du cerveau en dégénérescence les incitant à pénétrer dans le cerveau ;
  • « Il se pourrait que le cerveau dégénérescent active ces cellules et les amène à se cloner et à s'écouler vers le cerveau. Nous travaillons à comprendre comment elles contribuent aux dommages cérébraux ».

 

Les scientifiques proposent ainsi un décryptage du système immunitaire du cerveau en cas de vieillissement sain et en cas de neurodégénérescence. Avec des implications cliniques : « Ce réservoir immunitaire pourrait être utilisé pour traiter l'inflammation du cerveau ou comme marqueur diagnostic du niveau d'inflammation cérébrale chez les patients atteints de démence ».

 

« Bloquer ce signal radio de dégénérescence ou empêcher l'antenne de recevoir ce signal pourrait empêcher les cellules immunitaires d'entrer dans le cerveau ».

 

L’équipe continue d’explorer le rôle de ces cellules immunitaires dans les maladies du cerveau comme la maladie d'Alzheimer, mais aussi dans d'autres maladies, telles que la sclérose latérale amyotrophique (SLA).

 

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