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DÉPRESSION : La pharmacogénétique pour la traiter chez l’Adolescent ?

Actualité publiée il y a 2 années 2 semaines 6 jours
Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry
La pharmacogénétique, ou l’étude des mécanismes d'origine génétique pouvant favoriser ou non la réponse aux antidépresseurs, peut-elle permettre d’optimiser le traitement de la dépression chez les jeunes ?  (Visuel Adobe Stock 208441679)

La pharmacogénétique, ou l’étude des mécanismes d'origine génétique pouvant favoriser ou non la réponse aux antidépresseurs, peut-elle permettre d’optimiser le traitement de la dépression chez les jeunes ? Cette étude, l’une des premières études d'efficacité des tests pharmacogénétiques combinatoires, visant à guider le traitement de la dépression chez les adolescents, n’identifie pas à ce stade d'amélioration des résultats par rapport au traitement standard. Ces travaux, publiés dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry et menés auprès d’adolescents souffrant de dépression appellent non pas à revoncer à l’approche pharmacogénétique mais à poursuivre la recherche sur les « paires » médicament-gène spécifiques. Car cet axe de recherche reste tout de même prometteur.

 

Les tests pharmacogénétiques ou l’identification des variations génétiques susceptibles d'influer sur la réponse d'un patient à un médicament, sont de plus en plus courants en pratique clinique. La dépression chez l’adolescent pose la question de sa « médicalisation » et du recours au traitement le mieux adapté. Actuellement, il existe de nombreuses plateformes de tests pharmacogénétiques qui promettent une approche médicale de précision en particulier dans le domaine de la psychiatrie.

Améliorer les résultats thérapeutiques chez les adolescents souffrant de dépression

C’est l’objectif du Dr Jennifer Vande Voort, professeur agrégé à la Mayo Clinic (Rochester) et de son équipe et cet objectif passe par l’évaluation de l'impact clinique éventuel des tests pharmacogénétiques combinatoires. L’équipe a donc mené cette étude d'efficacité contrôlée, randomisée, en double aveugle, l’étude « Adolescent Management of Depression » pour s’en assurer. 

 

L’étude a suivi 176 adolescents âgés de 13 à 18 ans, diagnostiqués avec des troubles dépressifs majeurs modérés à sévères, répartis en 2 groupes :

  1. 84 participants ont suivi un traitement guidé (ou bras GENE), pour lequel le psychiatre traitant disposait des résultats des tests génétiques avant de prescrire un médicament ;
  2. 92 participants ont été affectés au bras traitement habituel (TAU), pour lequel le psychiatre traitant n'avait pas les résultats des tests.

L’analyse des résultats des 2 groupes révèle que :

 

  • les symptômes dépressifs sont réduits par les traitements chez les participants au fil de de l'étude, et quelle que soit le groupe de participants ;
  • aucune différence statistique dans l'amélioration n’est constatée entre les 2 groupe, avec et sans données pharmacogénétiques -sur la base des scores obtenus sur les échelles d'évaluation de la dépression ou les échelles d'effets secondaires ;
  • une différence statistiquement significative dans les pratiques de prescription est en revanche constatée pour les différentes classes de médicaments entre les 2 bras de l’essai : ce qui suggère que les médecins prennent en compte les résultats des tests dans leurs décisions de prescription.

 

Alors, les tests pharmacogénétiques n'ont pas d'impact sur le traitement de la dépression ? Il est trop tôt pour conclure, commente l’un des auteurs, le Dr Paul Croarkin, professeur à la Mayo Clinic : « En effet, les tests pharmacogénétiques pourraient être très utiles dans le cas de gènes interagissant de manière significative avec des médicaments soécifiques ».

Ainsi, la pharmacogénétique n’a pas dit son dernier mot dans le traitement de la dépression.

Des recherches vont se poursuivre sur des paires médicament-gène spécifiques et sur la manière dont ces paires spécifiques peuvent impacter les résultats cliniques. De plus en plus

  • Une approche plus ciblée qui peut-être pourra mettre en lumière l’intérêt de cette discipline dans le traitement de la dépression.

 

Le Dr Vande Voort conclut : « La dépression est un trouble très complexe avec de nombreux mécanismes sous-jacents en jeu tant dans le développement de la maladie que dans la réponse au traitement. La réponse aux antidépresseurs n'est pas seulement dictée par les interactions gène-médicament. Cependant ces tests peuvent dans certains cas, avoir un impact significatif sur les soins et les résultats cliniques ».

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