MIGRAINE : Peut-on prévoir les crises ?
Est-ce possible de prédire la survenue d’une crise de migraine ? Si la migraine est souvent sous-diagnostiquée et non traitée, et même lorsqu'elle est traitée, il peut être difficile de la traiter suffisamment tôt et de trouver les bonnes stratégies -ou indices- pour prévenir les crises. Cette étude d’une équipe de chercheurs et médecins de différents instituts aux Etats-Unis, dont l’Université de Washington, examine les moyens de prédire plus précisément le moment où la crise de migraine va survenir, grâce à l'utilisation d'une application mobile permettant de suivre différents marqueurs dont le sommeil, l'énergie, les émotions et le stress. L'efficacité de ce dispositif prédictif vient d’être documentée dans Neurology®, la revue de l’American Academy of Neurology.
L’étude est menée auprès de 477 participants âgés de 7 à 84 ans, invités à renseigner via une application mobile, leur humeur, leur énergie, leur stress et leurs maux de tête 4 fois par jour pendant 2 semaines. Les participants devaient également évaluer la qualité de leur sommeil une fois par jour et portaient des trackers d’activité. Près de la moitié avaient des antécédents de migraine et 59 % ont eu au moins une crise de migraine matinale au cours du suivi. L’analyse révèle :
- certains marqueurs de « l’arrivée » précisément le lendemain matin, d’une crise de migraine, soit :
-
une mauvaise qualité de sommeil perçue ;
- une qualité de sommeil inférieure à la normale la nuit précédente ;
- une baisse d’énergie la veille ;
- ces facteurs ne sont en revanche pas associés à une augmentation du risque de migraine l’après-midi ou le soir ;
- les seuls facteurs prédictifs d’un mal de tête l’après-midi ou le soir sont un niveau de stress accru ou une énergie supérieure à la moyenne durant la journée précédente ;
- précisément,
- les participants ayant une moins bonne qualité de sommeil présentent un risque accru de 22 % de souffrir de maux de tête le lendemain matin ;
- la diminution de la qualité habituelle du sommeil est associée à une augmentation de 18 % du risque de maux de tête le lendemain matin ;
- une diminution du niveau d’énergie habituel la veille était associée à un risque accru de 16 % de maux de tête le lendemain matin ;
- des niveaux moyens de stress plus élevés et une énergie nettement plus élevée que d’habitude la veille sont associés à un risque accru de 17 % de maux de tête l’après-midi ou le soir suivant ;
- ni l’humeur anxieuse ni la dépression n’apparaissent associées aux crises de migraine.
« Ces modèles prédictifs des maux de tête matinaux ou en soirée, mettent en évidence
le rôle des rythmes circadiens dans le développement de la migraine »,
souligne l'auteur principal, Kathleen R. Merikangas, chercheur au National Institute of Mental Health (NIMH/NIH) : « Ces résultats suggèrent des processus sous-jacents à la migraine qui pourraient nous aider à améliorer son traitement et sa prévention ». Les auteurs relèvent également que c’est la qualité perçue et non réelle du sommeil qui semble associée à la survenue prochaine d’une crise de migraine.
Si cette recherche ne permet pas de prévoir absolument ou à coup sûr l'arrivée d’une crise de migraine, elle permet de sensibiliser à des signes précurseurs majeurs, fournissant ainsi
de premiers signaux d’alerte aux migraineux.
Avec la perspective d’une application qui, par l’analyse plus fine de ces différents marqueurs, va permettre à terme de prédire la crise avec une plus grande précision.
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