ALZHEIMER : Un simple test ophtalmique pour dépister le risque ?
Dans plusieurs maladies neurologiques ou des fibres nerveuses, dont la fibromyalgie ou la sclérose en plaques, l’œil est suggéré comme une fenêtre possible ouverte sur le cerveau, qui va permettre la détection plus précoce de la maladie. Quant à la maladie d’Alzheimer, plusieurs études ont documenté l’association entre le déclin de la vision et de l’odorat et la progression du déclin cognitif. Alors, tel que cela a été envisagé avec l’odorat, un test de vision pourrait-il permettre de « dépister » la démence ? Cette équipe britannique le suggère, dans le JAMA, et ouvre encore un peu plus l’éventail des diagnostics non invasifs, de première ligne, permettant de suspecter l’atteinte neurologique.
L’idée des chercheurs de l'University College de Londres, de l'Université d'Oxford, de l'Université d'Edimbourg et de l’institut Topcon Healthcare Solutions Research and Development est ici de proposer un examen oculaire extrêmement simple, qui pourrait être effectué en routine par les opticiens pour écarter ou suspecter un risque de démence chez les personnes plus âgées.
Rétine et fonction cognitive : le marqueur pris en compte et identifié avec cette étude est le lien entre l'épaisseur de la rétine et la fonction mentale telle que la mémoire. La rétine cette couche de tissu sensible à la lumière qui tapisse l'arrière des yeux est composée de cellules qui convertissent les signaux lumineux entrant dans l'œil en signaux neuronaux que le cerveau peut interpréter.
Les chercheurs ont testé ce marqueur chez 30.000 adultes britanniques, âgés de 40 à 69 ans, parties prenantes à l’UK Biobank, et ce test confirme que les personnes ayant les rétines les plus minces présentent un risque accru de 11% d'échouer à une série de tests évaluant la capacité de mémoire, le temps de réaction et le raisonnement. Précisément, au départ de l’étude, 67.321 participants ont passé un test d'imagerie spécialisé appelé tomographie par cohérence optique rétinienne qui permet d’examiner la rétine en détail et peut mesurer son épaisseur. Son utilisation est fréquente dans l'évaluation du glaucome, caractérisé par une pression accrue dans le globe oculaire associée à une rétine amincie. Cependant, les chercheurs ont exclu les participants qui avaient des problèmes oculaires, comme une chirurgie oculaire récente, le glaucome ou le diabète. Les tests cognitifs montrent que :
- 7% des participants ayant les rétines les plus minces ont échoué à 2 des 4 tests, vs 4% des participants ayant des rétines d’épaisseur normale ;
- Parmi les 4% de participants qui ont eu des tests de suivi cognitifs, ceux ayant les rétines les plus minces sont presque deux fois plus susceptibles d’obtenir un score négatif à au moins un des tests de suivi.
Une rétine plus mince est associée à une fonction cognitive plus faible chez les individus exempts de maladie neurodégénérative, ainsi qu'à un risque plus élevé de déclin cognitif futur. Une observation préclinique aux implications multiples, pour la recherche future, la détection, la prévention et le traitement de la démence.
Les tests oculaires comme outils de prédiction du déclin cognitif semblent ainsi prometteurs, en première ligne bien sûr.
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