ALZHEIMER : Une bonne réserve cognitive peut éviter la démence
L’éducation, bien que rarement considérée comme un levier en santé publique est pourtant bien un facteur de risque associé à de nombreuses maladies chroniques, dont l’obésité. Et si l’éducation faisait aussi baisser l’incidence de la maladie d'Alzheimer ? Car cette étude, présentée dans le British Medical Journal, montre que Le risque d'Alzheimer décroît de 11% pour chaque année d’études supplémentaire. Et pour le coup, parmi 24 facteurs de risque étudiés, c’est l'éducation qui montre l’association la plus forte avec le risque de la maladie d'Alzheimer. Une relation qui suggère qu’un esprit bien « formé » et bien exercé est mois vulnérable à la neurodégénérescence.
Les chercheurs du Karolinska Institutet (Suède), de l’Université de Cambridge (UK), de la Ludwig-Maximilian University et du German Centre for Neurodegenerative Diseases (Allemagne) ont mené cette étude sur la prédisposition génétique et les risques modifiables de la maladie chez 17.000 participants atteints d'Alzheimer vs et 37.154 témoins sans la maladie. Au total, 24 facteurs de risque de démence ont été passés en revue, dont le tabagisme, l'obésité, d'autres facteurs liés au mode de vie et le nombre d’années d’études : concernant cet item, plutôt que de vérifier le cursus de tous les participants, les chercheurs ont cherché les variantes génétiques généralement associées à des études supérieures ou plus longues.
L’analyse constate qu’à chaque année supplémentaire d'étude peut être associée une réduction d'environ 11% du risque de maladie d'Alzheimer. Précisément,
- les variations génétiques prédisant plus d'années d'études sont associées à un risque plus faible de maladie d'Alzheimer. Chaque année supplémentaire d'étude estimée est associée à une nouvelle baisse du risque de 11% ;
- les variations génétiques associées à des études secondaires ou universitaires sont également associées à un risque réduit de 27% d'Alzheimer ;
- il existe une relation entre les variantes génétiques qui prédisent l'intelligence ou les capacités cognitives et le risque d’Alzheimer.
- aucun des autres facteurs de risque associés aux variantes génétiques n'est associé à une modification du risque.
L’hypothèse de la réserve cognitive : si les chercheurs soulignent que leur méthode a l'avantage d'être exempte de certains biais qui peuvent affecter les approches plus directes de prise en compte des facteurs de risque, on peut s’interroger sur l’extrapolation à partir de variations génétiques du nombre d’années et du niveau d’études des participants. Les scientifiques se fondent ici sur l’hypothèse de la réserve cognitive, qui soutient qu’il est nécessaire de « faire usage » de son cerveau pour ne pas perdre ses capacités cognitives et mieux faire face au déclin lié l’âge. Cependant ces résultats sont conformes à ceux de précédentes études ayant inversement associé les capacités cognitives et le risque de démence.
Bref, exercer son esprit, comme son corps, favorise le vieillissement en bonne santé.
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