PARKINSON : L’irisine, l'hormone de l’exercice qui apaise les symptômes
L'irisine, une hormone de l'exercice déjà bien documentée, pourrait bien « arrêter » les symptômes de la maladie de Parkinson. C’est la démonstration de cette étude menée sur la souris modèle de Parkinson, par une équipe de neurologues de l’Université John Hopkins : la recherche, présentée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) montre que l’exercice aérobie réduit les niveaux d'une protéine liée à la maladie de Parkinson et résout la plupart des problèmes de mouvement chez la souris.
L’un des principaux symptômes de la maladie de Parkinson est la perte de contrôle des muscles et des mouvements. Sans pouvoir cerner les raisons précises de la corrélation, il a été démontré depuis longtemps que les exercices d'endurance atténuent les symptômes de la maladie de Parkinson. L’équipe de Baltimore qui travaille depuis longtemps sur les maladies neurodégénératives, dont la maladie de Parkinson est partie des premières données (2012, Nature, Spiegelman) sur le lien entre l'exercice, la maladie de Parkinson et l'irisine. La protéine irisine, libérée dans le sang avec l'exercice d'endurance est aujourd’hui bien documentée comme « la molécule de l'endurance qui booste le cerveau ».
Le lien entre l’hormone d'exercice irisine et la maladie de Parkinson
Pour tester les effets de l'irisine sur la maladie de Parkinson, l’équipe a commencé par travailler sur un modèle de recherche in vitro, constitué de cellules cérébrales de souris conçues pour produire de petites fibres d'alpha-synucléine, une protéine qui régule les humeurs et les mouvements liés au neurotransmetteur dopamine, dans le cerveau. Lorsque les protéines alpha-synucléine s'agglutinent, ces agrégats tuent les cellules cérébrales productrices de dopamine, un déclencheur clé de la maladie de Parkinson. Les amas fibreux d'alpha-synucléine présents dans de modèle in vitro sont très similaires à ce que l'on trouve dans le cerveau des patients atteints de la maladie de Parkinson.
- Avec ce modèle in vitro, les chercheurs ont découvert que l'irisine empêche l'accumulation d'amas d'alpha-synucléine et préserve de la mort les cellules cérébrales.
Ensuite, sur des souris modèles de Parkinson, l’équipe montre, in vivo, qu’un vecteur viral, capable de traverser la barrière hémato-encéphalique et d’augmenter les taux sanguins d'irisine dans le cerveau, protège les souris du développement de symptômes musculaires et moteurs.
Des études complémentaires menées sur les cellules cérébrales chez les souris ayant reçu de l'irisine montrent que l'hormone de l'exercice réduit de 50 à 80 %, les niveaux d'alpha-synucléine liée à la maladie de Parkinson ;
- l'irisine accélère également l’évacuation et la dégradation de l'alpha-synucléine via des lysosomes dans les cellules cérébrales.
Une future thérapie à base d’irisine ? L’équipe envisage en effet de développer une thérapie génique ou protéique recombinante pour traiter la maladie.
« Étant donné que l'irisine est une hormone peptidique produite naturellement et semble avoir évolué pour traverser la barrière hémato-encéphalique, nous pensons qu'il vaut la peine de continuer à évaluer l'irisine en tant que thérapie possible pour la maladie de Parkinson et d'autres formes de neurodégénérescence ».
Les scientifiques viennent de déposer un brevet sur l'utilisation de l'irisine dans la maladie de Parkinson.
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