ANNONCE du DIAGNOSTIC : Les patients s’en souviendront toujours
Il existe un besoin important de formation des médecins à l’annonce du diagnostic, souligne cette équipe de la Northwestern University. « Donner de mauvaises nouvelles aux patients, dont ils se souviendront toujours » ne doit pas s’effectuer de manière standardisée ou automatique, ni de manière confuse. Le médecin doit informer clairement sur les prochaines étapes. Une formation, présentée dans la revue Academic Medicine, basée sur « l’apprentissage de la maîtrise par simulation » permet de mieux former les médecins à ces entretiens extrêmement difficiles avec les patients.
Il existe déjà des protocoles et des recommandations sur la façon d'annoncer un diagnostic négatif au patient, cependant de nombreux médecins reconnaissent ne pas être suffisamment formés sur la façon de mener ces conversations difficiles. Face à ce besoin, cette équipe de la Northwestern University Feinberg School of Medicine a développé une nouvelle formation basée sur la simulation, qui aide les médecins à remplir cette mission difficile, de manière plus efficace, plus claire et plus compatissante vis-à-vis des patients. Les étudiants en médecine de Feinberg y ont déjà accès.
L’efficacité d’un apprentissage par simulation de l’annonce du diagnostic
La formation est basée sur des simulations durant lesquelles les étudiants s'entraînent avec des professeurs et des acteurs formés, jusqu'à ce pouvoir faire preuve d'une maîtrise des compétences clés, dont la capacité de communiquer clairement, de savoir écouter les préoccupations et les questions du patient, d'être capable de réagir calmement, de gérer une grande variété de réponses émotionnelles et d'énoncer de manière précise les différentes options de traitement. Si l’étudiant ne réussit pas au début, il doit répéter et répéter encore les exercices de simulation jusqu'à être "parfaitement au point". La formation garantit ainsi un niveau de compétence uniforme chez ces nouveaux médecins. « Aucun étudiant ne peut passer à travers les mailles du filet », commentent ces enseignants.
- Alors que l’erreur souvent commise par les médecins et les professionnels de santé est de se concentrer sur les informations médicales, la formation enseigne à prendre en compte aussi l'impact émotionnel du diagnostic annoncé au patient.
- Faire une pause dans l’annonce, pour donner au patient un moment pour respirer, réaliser et réagir, aider le patient à intégrer cette nouvelle réalité fait également partie des objectifs de la formation : quand le patient se sent soutenu et lorsque le flot émotionnel « reflue » suffisamment, le patient peut commencer à entendre parler du plan médical.
Comment « ça se passe » ? Les enseignants évaluent les compétences en communication de l’étudiant avant la formation en regardant une simulation vidéo individuelle de l'élève qui effectue cette annonce d’une mauvaise nouvelle à un acteur formé. L’étudiant reçoit ensuite un debriefing sur sa performance et par petits groupes de 4 à 6, les étudiants mettent en pratique chacun à leur tour, avec un professeur, les compétences sur lesquelles ils n’étaient pas au point, face à des acteurs formés pour jouer toute une série de scenarii cliniques et de réponses émotionnelles.
Une efficacité à 100% : l’étude confirme que la formation interactive permet bien d’acquérir l’ensemble des compétences nécessaires pour assurer ces entretiens difficiles. 100% des étudiants formés recommanderaient la formation à leurs homologues.
Le médecin, un partenaire pour la suite du parcours de soins : c’est la première démonstration d’efficacité d’un apprentissage par simulation des compétences de l’annonce d’un diagnostic difficile : « les patients et leurs familles se souviendront de ces conversations pour toujours », commente l’auteur principal, le Dr Julia Vermylen, professeur de médecine et de formation médicale à Feinberg. « Il vaut mieux acquérir ces compétences et pratiquer dans un environnement simulé où personne n'est blessé, afin de savoir annoncer le diagnostic dans la vraie vie, et présenter clairement les prochaines étapes. Les patients savent alors qu'ils peuvent compter avec leur médecin, sur un véritable partenaire ».
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