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APNÉE du sommeil : Les dispositifs buccaux peuvent être très efficaces

Actualité publiée il y a 4 années 7 mois 1 semaine
Annals of American Thoracic Society
La pression positive continue, ou CPAP, la thérapie de référence pour prévenir ces périodes d'obstruction de la circulation d'air est loin d’être mise en œuvre dans la majorité des cas de SAOS, par manque de détection et de diagnostic mais aussi d’acceptation d’observance des patients.

Dans certains types d'apnées du sommeil, un appareil buccal peut constituer un traitement de première intention efficace, en combinaison avec la pression positive continue (CPAP : Continuous Positive Airway Pressure). C'est la conclusion de cette étude par polysomnographie de la la Harvard Medical School et du Brigham and Women's Hospital (Boston). Des données présentées dans les Annals de l'American Thoracic Society, qui rappellent l’importance de traiter l’apnée mais relèvent aussi l’intérêt d’aller plus loin dans la prise en charge de certains types de syndromes d’apnée obstructive du sommeil (SAOS).  

 

La pression positive continue, ou CPAP, la thérapie de référence pour prévenir ces périodes d'obstruction de la circulation d'air est loin d’être mise en œuvre dans la majorité des cas de SAOS, par manque de détection et de diagnostic mais aussi d’acceptation et d’observance des patients. Et lorsque la thérapie est mise en place, certains patients connaissent toujours des difficultés à dormir. Cette étude montre que pour ces patients, un appareil buccal qui va positionner la mâchoire inférieure un peu plus vers l'avant ou maintenir la langue en place constitue souvent une option bénéfique en complément de la CPAP. Ces dispositifs sont placés dans la bouche le soir avant d'aller au lit et sont portés pendant toute la durée du sommeil.  

5 caractéristiques qui déterminent l’efficacité d’un appareil buccal

Il existe plusieurs types d’apnée du sommeil, rappelle l’auteur principal, Scott Sands, professeur adjoint de médecine à la Harvard Medical School : « les dispositifs buccaux améliorent la rétractabilité des voies respiratoires supérieures, les patients présentant une apnée du sommeil causée par d'autres caractéristiques, telles que des réactions réflexes exagérées à une chute du taux d'oxygène, sont moins susceptibles d’en bénéficier ». Ici, à l’aide d’une nouvelle technologie par polysomnographie permettant de mesurer les facteurs responsables de l'apnée du sommeil, les chercheurs ont recueilli les données de sommeil chez 93 participants adultes, âgés de 56 ans en moyenne, diagnostiqués avec un SAOS modéré à sévère.

 

2 traits liés aux voies aériennes supérieures, la capacité de rétractation et la compensation musculaire s'avèrent déterminants dans l’efficacité du dispositif oral. Les chercheurs ont découvert que les patients avec problème de rétractation bénéficient davantage de l'appareil buccal que les patients exempts de ce dysfonctionnement. Ceux dont la réponse réflexe des muscles de la gorge est  plus faible en tirent également plus de bénéfices que ceux dont la réponse réflexe est plus forte et permet sans problème de maintenir les voies respiratoires supérieures dégagées.

 

3 caractéristiques non liées aux voies aériennes supérieures permettent également de prédire les patients qui réagiront moins bien à un appareil oral : une déstabilisation plus importante de la boucle de contrôle respiratoire, un seuil d'éveil plus faible et une réponse ventilatoire plus élevée aux micro-éveils.

  • La boucle de contrôle respiratoire est une mesure de la façon dont le cerveau et les poumons réagissent de manière agressive à la chute d'oxygène et à l'augmentation du dioxyde de carbone dans le sang ;
  • Le seuil d'éveil est une mesure de la facilité avec laquelle une personne se réveille d'un sommeil, sachant qu’un sommeil plus profond (seuil d'éveil plus élevé) favorise une meilleure respiration.

 

 

 

L’appareil buccal efficace pour 60% des patients : sur la base de ces 5 caractéristiques, 61% des participants pourraient bénéficier des appareils buccaux pour le traitement de leur apnée du sommeil. Les patients ainsi détectés connaissent, dans cette étude, une réduction de 73% de l’indice apnée-hypopnée, qui correspond au nombre de pauses respiratoires par heure, d’une durée égale ou supérieure à 10 secondes. Avec l’appareil buccal, ce ratio tombe à 8 apnées / hypopnées par heure.

 

 

La sévérité de l'apnée du sommeil et le poids des patients en surcharge pondérale ne sont pas des facteurs prédictifs d’efficacité de ces dispositifs : « Étonnamment », soulignent les auteurs, peu importe que l'apnée du sommeil soit modérée ou très sévère. Ensuite, la thérapie par appareil buccal peut être remarquablement efficace chez certains patients très obèses souffrant de SAOS très sévère ».

Il reste à confirmer ces résultats par de plus larges études mais l’appareil buccal pourrait être envisagé, en combinaison avec la CPAP, comme traitement de première intention pour traiter certains types de SAOS. « Il reste un groupe important de patients qui en ont vraiment besoin ».

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