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ARTHRITE : Agir directement sur le cerveau pour bloquer la douleur

Actualité publiée il y a 4 années 5 mois 4 semaines
Neuropharmacology
Traiter la douleur arthritique de manière efficace pose toujours problème chez un grand nombre de patients

Des millions de personnes dans le monde sont touchées par l’arthrite et la douleur arthritique, avec des interactions parfois handicapantes entre les fonctions émotionnelles, cognitives, sensorielles et motrices. Traiter ce type de douleur de manière efficace pose toujours problème chez un grand nombre de patients. Cette équipe de la Texas Tech University qui étudie la façon dont certains mécanismes cérébraux contribuent à la douleur, révèle dans la revue Neuropharmacology, un mécanisme, une cible cérébrale et un composé -déjà documenté- qui ouvrent l’espoir de bloquer « à la racine » le développement de la douleur arthritique.

 

Les recherches précédentes sur la douleur arthritique étaient plutôt centrées sur la moelle épinière ou les zones périphériques du système nerveux situées à l'extérieur de la moelle épinière et du cerveau. Cette équipe menée par le Dr Volker E. Neugebauer de la Texas Tech University est partie à la recherche des changements, au plus profond du cerveau qui contribuent à la persistance, à l'intensité et à d'autres effets secondaires de la douleur arthritique.

Un composé déjà existant pourrait calmer ce centre de la douleur

La clé de la douleur est dans l’amygdale : l’équipe en est venue à se concentrer sur l'amygdale, une zone située au plus profond du cerveau limbique, impliquée dans la survie, la motivation et les émotions comme la peur, l'anxiété, la dépendance et la douleur. Les chercheurs ont examiné l'activation de récepteurs spécifiques, les récepteurs métabotropiques du glutamate (mGluR II), au sein de l'amygdale. Le glutamate étant le principal neurotransmetteur excitateur. Ces récepteurs mGluR sembler exercent 2 fonctions opposées :

  • l'activation de ces récepteurs peut déclencher une réponse excitatrice entre les cellules, ce qui augmente la douleur,
  • ou peut déclencher une réponse inhibitrice entre les cellules ce qui réduit la douleur.

Tout dépend en fait de leur niveau d’excitation.

 

 

Un mécanisme qui contrôle la douleur arthritique : réguler ce mécanisme et donc l’action de ces récepteurs peut donc permettre de contrôler l'activité cérébrale associée à la douleur. Pour obtenir une réponse inhibitrice, l’équipe a testé un composé appelé LY379268, déjà documenté pour sa capacité de réduire, via la moelle épinière, la douleur avec très peu d'effets secondaires. « Nous voulions voir si le composé avait un effet analgésique et déterminer le site d'action. Dans la recherche sur la douleur, la moelle épinière est traditionnellement la cible d'interventions car elle est plus facilement accessible aux applications médicamenteuses que le cerveau ». Les chercheurs ont injecté le médicament par voie systémique afin qu'il puisse circuler et agir n'importe où dans le corps ou le système nerveux. Ensuite, ils ont bloqué les récepteurs mGluR dans l'amygdale pour voir si cela éliminait tout effet analgésique. Ils constatent que bloquer les récepteurs uniquement dans l'amygdale inhibe en effet l’action analgésique du médicament. Cela suggère que ce composé n'a pas d'action sur la moelle épinière, mais bien une action dans la zone cible du cerveau, l’amygdale.

 

Agir sur le cerveau, pas sur la moelle épinière : précisément, ce composé prometteur a bien des effets sur la moelle épinière, mais pas d’action. C’est la zone de l’amygdale qui communique avec la moelle épinière et régule l'activité de la moelle épinière. Bref, le composé LY379268, mérite donc d’être exploré davantage, car son administration produit via l’amygdale des effets analgésiques et soulage aussi l'anxiété.

« Il est aussi étonnant de constater à quel point nous connaissons encore mal ces troubles normaux et si courants du vieillissement, tels que la douleur de l'arthrite. Un long chemin reste à parcourir pour pouvoir les prendre en charge de manière satisfaisante pour nos patients », concluent les chercheurs.

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