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ARTHROSE : Une nouvelle thérapie cellulaire injectable restaure le cartilage

Actualité publiée il y a 9 mois 3 semaines 5 jours
Science Advances
Un nouveau traitement définitif de l'arthrose en raison de sa double efficacité, à réduire l'inflammation et à régénérer également le cartilage de l’articulation ? (Visuel Adobe Stock 158960700)

Cette nouvelle thérapie cellulaire injectable développée par les scientifiques du Wake Forest Baptist (Caroline du Nord) et documentée dans la revue Science Advances, pourrait constituer un nouveau traitement définitif de l'arthrose en raison de sa double efficacité, à réduire l'inflammation et à régénérer également le cartilage de l’articulation.

 

L'arthrose, une maladie du système articulaire, touche plus de 520 millions de personnes dans le monde avec des symptômes handicapants dont la douleur et l'inflammation. Généralement induite par un stress mécanique ou traumatique dans l'articulation, et des dommages au cartilage qui ne peuvent pas être réparés naturellement, l’arthrose ne bénéficie aujourd’hui d’aucun traitement curatif hors chirurgie.

 

L'articulation comprend une membrane synoviale - un tissu conjonctif qui tapisse la surface interne de l'articulation. La membrane a pour fonction de protéger l'articulation et sécrète un fluide lubrifiant rempli d'éléments cellulaires nécessaires au maintien d'un environnement sain et à un mouvement sans friction.

La thérapie cellulaire injectable inverse les lésions et réduit l'inflammation

L’étude : l’auteur principal, le Dr Johanna Bolander précise que pour pouvoir développer un traitement cellulaire par immunothérapie, il fallait d’abord bien comprendre les changements intervenus dans les articulations arthrosiques, comparées à des articulations fonctionnelles.

 

  • Dans les articulations saines, lorsqu'une blessure survient, le corps recrute une armée de cellules inflammatoires et les envoie sur le site de la blessure pour nettoyer les tissus endommagés. Dans l'articulation arthrosique, cependant, une lésion traumatique entraîne une inflammation de la membrane synoviale et des lésions du cartilage. Avec le temps, l'inflammation s'aggrave, entraînant une dégradation du cartilage qui tapisse les os et une inflammation chronique des tissus environnants. Cette inflammation provoque une douleur intense, un gonflement et limite souvent les activités quotidiennes des patients arthritiques.

 

L’étude s’est donc concentrée sur ce qui se passe dans l'environnement articulaire arthrosique et qui peut empêcher le processus de cicatrisation. Les chercheurs ont évalué si la population cellulaire présente dans l'environnement du fluide articulaire n'avait pas ou plus la capacité de contribuer à la réparation des tissus, ou si certains composants de l'environnement articulaire altéraient cette capacité. Pour cela, l’équipe a isolé des cellules du liquide articulaire de patients arthrosiques, a séparé les cellules du liquide et les a étudiées seules, mais aussi en présence du liquide autologue. Ils observent que :

 

  • séparées du fluide, les cellules conservent la capacité de suivre les processus nécessaires à la réparation fonctionnelle des tissus ;
  • en présence du fluide cependant, ces capacités des cellules sont altérées : l'environnement arthrosique spécifique les empêche de se réparer ;
  • une thérapie cellulaire conçue pour surmonter l'environnement inflammatoire et régénérer le cartilage a donc été conçue en réponse à ces observations ;
  • les cellules immunitaires qui ciblent l'inflammation, associées à des cellules progénitrices, peuvent en effet contribuer à la régénération des tissus, expliquent les chercheurs qui ont donc visé, avec cette nouvelle thérapie, la communication dynamique entre ces deux groupes de cellules, immunitaires et progénitrices ;
  • in vitro, l’association des cellules permet en effet de traiter simultanément plusieurs des aspects impliqués dans l'arthrose : l’inflammation synoviale, la dégradation du cartilage, la sclérose osseuse sous-chondrale et l’innervation des neurones sensoriels de la douleur.
  • testée sur un modèle préclinique, la thérapie montre sa capacité à inverser les lésions du cartilage et à diminuer également l'inflammation ;
  • enfin, une petite étude pilote, menée auprès de 9 patients atteints d’arthrose, qui ont reçu chacun 1 ou 2 injections, confirme les effets de réduction de la douleur et d’amélioration du fonctionnement.
  • Une fois traités, ces patients ont bien bénéficié d’une amélioration de leur qualité de vie, de leur capacité à participer à des activités récréatives et d’une diminution de leurs niveaux de douleur. Des études IRM confirment la régénération du cartilage.

 

De prochains essais cliniques sont d’ores et déjà prévus.

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