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ATHÉROSCLÉROSE : La plaque plus tardive mais plus nocive chez les femmes ménopausées

Actualité publiée il y a 10 mois 2 semaines 2 jours
EACVI et European Heart Journal
Les femmes ménopausées présentant un durcissement des artères -ou rigidité artérielle-, ou encore des artères obstruées ou athérosclérose, pourraient avoir besoin d'un traitement plus « puissant » que les hommes, pour prévenir le risque de crises cardiaques (Visuel Adobe Stock 212636155)

Les femmes ménopausées présentant un durcissement des artères -ou rigidité artérielle-, ou encore des artères obstruées ou une athérosclérose, pourraient avoir besoin d'un traitement plus « puissant » que les hommes, pour prévenir le risque de crise cardiaque. C’est la conclusion de cette étude néerlandaise présentée à l'EACVI 2023, le congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) et publiée dans European Heart Journal - Cardiovascular Imaging. L'étude uggère ainsi de traiter les femmes plus âgées, présentant ces conditions artérielles, avec une dose plus élevée de statines ou avec l’ajout au traitement d’un autre médicament hypolipémiant.

 

L'athérosclérose est le rétrécissement des artères en raison de dépôts de graisse et de cholestérol qui forment ce qu'on appelle la plaque d’athérome. Bien que la crise cardiaque puisse survenir chez des femmes plus jeunes, la majorité de l’incidence survient chez des femmes à un âge plus avancé que chez les hommes, en partie en raison de l'effet protecteur des œstrogènes. Cette étude regarde si la valeur pronostique des plaques d'athérome est similaire chez les femmes et les hommes à différents âges. Cette précision diagnostique est primordiale pour décider du bon traitement pour prévenir efficacement les crises cardiaques.

Les femmes ménopausées pourraient avoir besoin d'une dose plus élevée de statines,

ou de l'ajout d'un autre médicament hypolipémiant, conclut cette nouvelle analyse, menée auprès de 24.950 patients du registre CONFIRM qui couvre 6 pays d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Asie,  ayant subi une angiographie coronarienne par tomodensitométrie. Cette technique d’imagerie permettant d’obtenir des images 3D des artères du cœur. L’incidence crises cardiaques et des décès a également été suivie via le registre. Les patients ont été répartis en 3 groupes, en fonction du niveau de risque prédit d'infarctus du myocarde : charge athéroscléreuse faible (0 à 5), moyenne (6 à 20) et élevée (plus de 20). La maladie coronarienne obstructive a été définie comme un rétrécissement de 50 % ou plus.

 

L’étude a suivi durant 4 ans 11.678 femmes âgées de 58,5 ans en moyenne et 13.272 hommes, âgés en moyenne de 55,6 ans. L’analyse révèle :

 

  • le délai d’apparition de l'athérosclérose coronarienne est estimé à 12 ans chez les femmes ;
  • le score de risque médian d’événement cardiovasculaire s’avère supérieur à 0 entre 64 et 68 ans chez les femmes vs 52 à 56 ans chez les hommes ;
  • la charge globale de plaque est significativement plus faible chez les femmes, qui présentent plus de maladies non obstructives ;
  • la charge de l'athérosclérose est prédictive au même niveau d’événements cardiovasculaires majeurs chez les femmes préménopausées (âgées de moins de 55 ans) et les hommes du même groupe d'âge ;
  • chez les femmes ménopausées, âgées de 55 ans et plus, ce risque d’événements cardiovasculaires est plus élevé chez les femmes que chez les hommes pour un score d'athérosclérose coronarienne donné ;
  • chez les femmes ménopausées, vs celles ayant peu d’athérosclérose, celles ayant une charge moyenne et élevée présentent des risques respectivement multipliés par 2,21 fois et 6,11 fois d’événements cardiovasculaires ;
  • chez les hommes âgés de 55 ans et plus, et vs ceux ayant une charge d’athérome faible, ceux avec charge moyenne et élevés encourent des risques multipliés par 1,57 et 2,25 fois d’événements cardiovasculaires.

 

« L’athérosclérose induit un risque d’événement cardiovasculaire majeur plus élevé chez les femmes ménopausées que chez les hommes du même âge »,

conclut l’auteur principal, le Dr Sophie van Rosendael du Centre médical universitaire de Leiden (Pays-Bas). Alors que l’importance de la plaque d'athérosclérose est une métrique reconnue pour décider de l'intensité de la thérapie, ces nouvelles données qui marquent une différence d’effets selon le sexe du patient, pourraient donc avoir un impact important sur la décision de traitement.

 

Enfin, ces résultats confirment le « retard » de développement de l'athérosclérose chez les femmes. Un retard déjà documenté par de précédentes études. Les femmes sont également plus susceptibles d'avoir une maladie non obstructive. Mais l'athérosclérose obstructive n’est pas la seule forme à  pouvoir provoquer un infarctus du myocarde,

la maladie non obstructive est également risquée.

Enfin, les chercheurs relèvent que le diamètre interne des artères coronaires est plus petit chez les femmes, ce qui signifie que la même quantité de plaque pourrait avoir un impact plus important sur le flux sanguin…

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