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AUDITION : De sa qualité dépend aussi la durée de vie

Actualité publiée il y a 3 mois 2 semaines 6 jours
The Lancet Healthy Longevity
Les appareils auditifs -en cas de besoin- réduisent le risque de décès de près de 25 % (Visuel Adobe Stock 564611015)

Entendre correctement pourrait aussi constituer une résolution de Nouvelle Année, pour les plus âgés et leurs familles. Car si le déclin de l’auditif est un symptôme courant du vieillissement normal, maintenir l’audition au cours du vieillissement reste une condition de la durée de vie. Cette étude de l’Université de Californie du Sud (USC) montre ainsi que les personnes âgées correctement équipées d’aides auditives vivent mieux bien sûr, mais aussi plus longtemps. L’étude, publiée dans le Lancet Healthy Longevity, va même jusqu’à estimer que les appareils auditifs -en cas de besoin- réduisent le risque de décès de près de 25 %.

 

L’auteur principal, le Dr Janet S. Choi, chercheur à la Keck Medicine de l'USC rappelle qu’aux seuls États-Unis, la perte auditive touche environ 40 millions d'adultes âgés mais que seul une personne sur 10 qui aurait besoin d’une aide auditive est bien équipée : « nous observons, avec notre étude, que les adultes malentendants qui utilisent régulièrement des appareils auditifs présentent un risque de mortalité réduit de 24 % vs leurs homologues non équipés. Ces résultats sont passionnants car ils suggèrent que les aides auditives pourraient jouer un rôle protecteur dans la santé des plus âgés et prévenir le décès prématuré ».

Mieux entendre c’est vivre mieux et plus longtemps

De précédentes recherches ont montré qu'une perte auditive non traitée peut en effet réduire la durée de vie, favoriser l'isolement social, la dépression et la démence. Cependant, jusqu’à présent, très peu de recherches ont porté sur les avantages de l’utilisation d’aides auditives en matière de mortalité.

 

L’étude est ainsi l’analyse la plus complète à ce jour sur la relation entre la perte auditive, l'utilisation d'aides auditives et la mortalité, à travers les données de la cohorte NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey), vague menée entre 1999 et 2012 auprès de 10.000 adultes de 20 ans et plus ayant effectué des évaluations d'audiométrie et renseigné par questionnaire leur capacité auditive. Les chercheurs ont suivi la mortalité sur une période de 10 ans après ces évaluations. L’analyse montre que :

 

  • au total, 1.863 participants, soit 18 % ont été identifiés comme souffrant de perte auditive ;
  • parmi ces participants, 237 utilisaient des aides auditives, au moins une fois par semaine, 5 heures par semaine ou la moitié du temps ;
  • 1.483 ont été identifiés comme n'ayant jamais utilisé d’aide auditive ;
  • Les participants qui portaient leurs appareils auditifs moins d’1 fois par mois ou moins fréquemment ont été considérés comme des utilisateurs non réguliers ;
  • il existe une réduction de 25 % du risque de mortalité à 10 ans, entre les utilisateurs réguliers d'aides auditives et les autres participants, quel que soit le degré de perte auditive ;
  • cette association vaut à l’identique après prise en compte des facteurs de confusion possibles, dont le degré de perte auditive mais aussi l'âge, l'origine ethnique, le revenu, le niveau d’études et d'autres données démographiques et d’antécédents médicaux ;
  • aucune différence dans le risque de mortalité n’est constatée entre les utilisateurs non réguliers et les non-utilisateurs, ce qui suggère qu’une utilisation occasionnelle des aides auditives n’apporte pas d’avantage significatif en matière de mortalité.

 

La recherche n’explique pas pourquoi les aides auditives apportent ce « bénéfice de survie » cependant les auteurs évoquent une meilleure vigilance bien sûr, mais également une réduction, par une meilleure connexion sociale, des niveaux de dépression et de démence. Ces améliorations en santé mentale et de la cognition, associées à une meilleure audition, pourraient favoriser une meilleure santé globale et donc améliorer la durée de vie.

Il est crucial, notent les auteurs, que les personnes âgées passent outre la stigmatisation

et parfois les obstacles à l’accès à ces aides auditives, dont le coût et la difficulté, dans certaines régions, à trouver les appareils adaptés.

 

L’auteur principal, elle-même malentendante, travaille actuellement sur une base de données basée sur l'IA qui catégorise les choix d'aides auditives et les adapte aux besoins individuels des patients.

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