AUTISME : Une première détection avec un simple test de préhension

La façon dont la personne saisit un objet peut constituer un test et apporter un premier indice dans le diagnostic du trouble du spectre autistique, relève cette équipe de neurologues de l’Université York. L’équipe décrit, dans la revue Autism Research, cette approche d’analyse des mouvements de préhension et le dispositif expérimental développé, pour les capter et les évaluer.
L'autisme touche actuellement environ 1 enfant sur 50. Outre les difficultés sociales et de communication, l'autisme peut inclure des anomalies motrices qui se manifestent souvent dès la petite enfance.
Obtenir un diagnostic rapide de l’autisme ou d’un TSA, représente un défi majeur, cependant cette approche révèle que la façon dont les jeunes adultes, et potentiellement les enfants, saisissent les objets pourrait contribuer à ce diagnostic. Cette collaboration internationale de chercheurs exploite l'apprentissage automatique, une forme d’intelligence artificielle, pour analyser les mouvements naturels de la main et les mouvements des doigts lors de la préhension, chez des personnes autistes et non autistes.
L’auteur principal, Erez Freud, professeur agrégé de psychologie à l'Université York, précise : « notre modèle a permis de classer l'autisme avec une précision d'environ 85 %, ce qui suggère la perspective proche d’outils de diagnostic plus simples et évolutifs ».
Analyser les mouvements des doigts lors de la préhension
Aujourd’hui, les principaux marqueurs comportementaux pour le diagnostic permettent de diagnostiquer les personnes dont l'apparition est relativement tardive, alors que ces marqueurs moteurs pouvant être détectés très tôt dans l'enfance pourraient ainsi abaisser l'âge du diagnostic.
L’étude a invité ses participants jeunes autistes et non autistes à utiliser leurs pouces et leurs index, munis de marqueurs de suivi, pour saisir différents blocs de tailles variables, les soulever et les replacer au même endroit, puis remettre leur main en position initiale. Les chercheurs ont utilisé l'apprentissage automatique pour analyser les mouvements des doigts des participants lors de ces mouvements de préhension. Les deux groupes de participants avaient un QI normal et étaient appariés en termes d'âge et d'intelligence. L’analyse révèle :
-
des différences subtiles de contrôle moteur détectables efficacement avec une précision de plus de 84 % ;
- des propriétés cinématiques distinctes dans les mouvements de préhension entre les participants autistes et non autistes.
C’est, selon les chercheurs, la première fois que des tâches de préhension sont utilisées pour un test de détection de l’autisme. Aujourd’hui, l'apprentissage automatique offre l’opportunité d’analyser finement les schémas moteurs, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives d'utilisation des données du mouvement dans l'évaluation des TSA.
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