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AXE INTESTIN-CERVEAU : Traiter la MICI atténue Parkinson

Actualité publiée il y a 2 années 10 mois 2 semaines
Free Neuropathology
Ce n’est pas la première étude à suggérer que la maladie de Parkinson commence dans l’intestin ou le microbiote intestinal, et à invoquer le fameux axe intestin-cerveau  (Visuel Adobe Stock 236237463)

Ce n’est pas la première étude à suggérer que la maladie de Parkinson commence dans l’intestin ou dans le microbiote intestinal, et à invoquer le fameux axe intestin-cerveau comme pour de nombreuses maladies neurologiques. Mais ici, dans la revue Free Neuropathology, les chercheurs du Van Andel Institute (Michigan) se concentrent sur l'inflammation chronique dans l'intestin et décryptent comment elle déclenche des processus qui participent à la pathogenèse de Parkinson. En pratique, cette nouvelle compréhension suggère à nouveau que contenir l'inflammation intestinale pourrait réduire de manière significative, le risque de maladie de Parkinson.

 

Les chercheurs de Grand Rapids soulignent à nouveau la trilogie intestin, système immunitaire et maladie de Parkinson, allant un peu plus loin en révélant une association entre la maladie de Parkinson et les maladies inflammatoires de l'intestin, telles que la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn, chez la souris modèle d'inflammation intestinale. Des résultats en ligne avec ceux de précédentes études suggérant que le risque de maladie de Parkinson s'estompe chez les patients dont la maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) est traitée avec des anti-TNF, un traitement anti-inflammatoire standard.

La réduction de l'inflammation intestinale atténue le risque et la sévérité de Parkinson

L'inflammation intestinale déclenche l'agrégation d’alpha-synucléine dans le côlon : l'équipe montre chez la souris modèle de MICI que l'inflammation intestinale chronique déclenche l'agrégation de la protéine alpha-synucléine dans les muqueuses du côlon, ainsi que dans les cellules immunitaires locales appelées macrophages. Or, ce phénomène a déjà été constaté dans le côlon de patients atteints de MICI, et a déjà été associé à une augmentation du risque de Parkinson.

 

Un processus similaire dans le côlon et dans le cerveau : ce processus observé dans le côlon est similaire à celui observé dans le cerveau des patients parkinsoniens envahis par des agrégats « collants » d'alpha-synucléine qui bloquent la machinerie moléculaire qui maintient les neurones en vie. La perte de neurones et du messager chimique qu'ils produisent, la dopamine, provoque les symptômes moteurs caractéristiques de la maladie de Parkinson.

 

De l’intestin au cerveau ? L'inflammation intestinale au début de la vie exacerbe l’agrégation d’alpha-synucléine dans le cerveau plus âgé, constate l’équipe, chez la souris. Cette observation suggère que les composés chimiques inflammatoires voyagent de l'intestin au cerveau via la circulation sanguine, déclenchant une réponse immunitaire inflammatoire incontrôlable qui conduit au même phénomène dans le cerveau, soit l'agrégation des protéines.

Une autre hypothèse serait le déplacement des agrégats d'alpha-synucléine mêmes jusqu'au cerveau via le nerf vague, l'un des nerfs les plus longs du corps et une « autoroute » entre l'intestin et le cerveau. Une fois parvenues au cerveau, les protéines pourraient développer leur activité toxique dans le cerveau.

 

  • En modulant l'activation immunitaire chez la souris modèle de colite par des moyens génétiques ou thérapeutiques, les chercheurs parviennent à augmenter ou à  diminuer les niveaux d'alpha-synucléine dans le côlon.

Ces données suggèrent à nouveau le rôle clé de l’inflammation dans le développement de la maladie.

« Nous apportons de nouvelles preuves des effets de l’inflammation intestinale sur toute une série de troubles cérébraux neurologiques et psychiatriques », commente l’auteur principal, le Dr Patrik Brundin, directeur scientifique adjoint du Van Andel Institute. « L’inflammation intestinale fait partie du large éventail de facteurs qui agissent de concert pour déclencher l’apparition et la progression de la maladie ».

 

Ces travaux révèlent une similitude frappante entre une pathologie d'agrégation de protéines dans le côlon, associée à la MICI -ou à l’inflammation- et le même processus d’agrégation toxique dans le cerveau et appellent à valider, par de nouvelles études, que le traitement de l’inflammation intestinale amortit la sévérité de la maladie de Parkinson.

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