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BOULIMIE INFANTILE : La dépression maternelle en cause ?

Actualité publiée il y a 2 semaines 4 jours 20 heures
Eating Behaviors
Oui, la dépression maternelle fait partie des facteurs de risque de suralimentation émotionnelle chez l’Enfant (Visuel Adobe Stock 257272743)

Oui, la dépression maternelle fait partie des facteurs de risque de suralimentation émotionnelle chez l’Enfant et donc de développement de troubles du comportement alimentaire (TCA) plus tard dans la vie, souligne cette équipe de pédopsychiatres et de psychologues de l’Université de l'Illinois. Et alors que jusqu'à 25 % des jeunes mères souffrent de dépression post-partum, cette prévalence élevée pourrait avoir des conséquences sur le bien-être et l’équilibre nutritionnel des enfants. Cet examen des effets à long terme de la dépression maternelle précoce sur le développement et la santé des enfants, publié dans la revue Eating Behaviors souligne la nécessité d'apporter plus de soutien aux mères en difficulté.

 

L’auteur principal, Samantha Iwinski, chercheur en santé familiale ajoute : « nous explorons ici l'influence de la dépression post-partum précoce de la mère sur les fonctions exécutives et la suralimentation émotionnelle des enfants, en décryptant les mécanismes psychologiques à l'origine de ces effets ».

 

La suralimentation émotionnelle est ici définie comme une prise alimentaire visant à gérer le stress ou les émotions plutôt que pour satisfaire la faim. Au lieu de considérer la nourriture comme une source d’alimentation, voire de plaisir, c’est donc une stratégie d'adaptation en réponse à des émotions négatives. C’est une réponse couramment observée chez les enfants incapables d'exprimer leurs émotions face à une situation stressante.

 

L'étude est menée auprès de familles participant à la cohorte Midwest STRONG Kids2, qui porte sur  l'interaction entre la biologie individuelle et l'environnement familial et vise à promouvoir de bonnes habitudes alimentaires chez les enfants. Les mères ont renseigné par questionnaire une éventuelle dépression post-partum à 6 semaines, le fonctionnement émotionnel de leurs enfants à 24 mois et leur comportement alimentaire à 48 mois. L’analyse, qui a pris en compte les interactions entre facteurs biologiques, psychologiques et sociaux sur la santé, notamment l'autorégulation de l'appétit, mais s’est concentrée sur la dépression post-partum comme facteur prédictif de la suralimentation émotionnelle, révèle que :

 

  • près de 12 % des mères répondaient aux critères diagnostiques de la dépression post-partum ;
  • la dépression maternelle post-partum à 6 semaines a une influence négative sur les fonctions exécutives de l'enfant, avec une inhibition émotionnelle à 24 mois et une suralimentation à 48 mois ;
  • au-delà de ces effets indirects sur le comportement alimentaire via les fonctions exécutives, une corrélation directe est donc clairement observée entre la dépression maternelle et la suralimentation.

 

Quelle explication ?  Les mères souffrant de dépression post-partum peuvent être moins réceptives aux besoins cognitifs et émotionnels de leurs enfants, ce qui peut nuire à leur développement et à leur capacité d'autorégulation. Les femmes présentant des symptômes de dépression post-partum peuvent également présenter des fluctuations d'appétit, leurs enfants reproduisant alors leurs comportements.

Plus largement, ces résultats soulignent la nécessité de donner accès aux mères atteintes de dépression post-partum à un soutien précoce :

« En soutenant la santé mentale de la mère, nous soutenons aussi les familles. Il est important d'aider les familles à enseigner à leurs enfants à gérer leurs émotions, par le jeu par exemple, mais aussi par la pleine conscience ou même par le simple fait de parler en famille de ses sentiments ».


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