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BRÛLURE: Une nouvelle technologie pour prévenir les cicatrices ?

Actualité publiée il y a 8 années 2 mois 3 semaines
Journal of Investigative Dermatology

Excision chirurgicale, thérapie au laser, irradiation par faisceau d'électrons, pansement compressif, application de gel ou d’une feuille de silicone, de multiples techniques ont été testées pour traiter les cicatrices de brûlures, mais les résultats restent souvent modestes. Cette équipe de l'Université de Tel Aviv (TAU) a développé une nouvelle technologie capable de prévenir les cicatrices de brûlures. La méthode, présentée dans le Journal of Investigative Dermatology consiste à mieux contrôler la prolifération de collagène à l’origine du bourgeonnement excessif et de la cicatrice associée.

10% de tous les décès non intentionnels par blessures sont causés par brûlures par le feu (Source : OMS). Les patients qui survivent à des brûlures sévères entraînant la destruction des cellules de la peau et des tissus, souffrent ensuite à vie de cicatrices indélébiles, sources de handicaps à la fois physiques, psychologiques et sociaux. « Les patients n'en meurent pas, mais souffrent à vie », commente l'auteur principal de l'étude, le Dr Alexander Golberg. Son équipe de l'Université de Tel-Aviv avec des collègues de l'Université de Harvard, présente cette nouvelle méthode, non-invasive, capable de prévenir la formation de cicatrices hypertrophiques liées aux brûlures, des cicatrices causées par la prolifération d'un nombre excessif de cellules de collagène. Son principe ? L'utilisation de champs électriques, une technique nommée électroporation irréversible partielle (partial irreversible electroporation ou pIRE), peut être utilisée pour prévenir la formation de ces cicatrices de brûlures : il s'agit d'une nouvelle thérapie mini-invasive déjà utilisée dans le tratement de certains cancers basée sur des impulsions électriques d'une microseconde, permettant de supprimer les cellules lésées sans endommager les tissus sains environnants. Ici, ces micro-champs électriques non thermiques et non-invasifs vont contribuer à contrôler la réponse naturelle du corps au traumatisme, la prolifération de cellules de collagène sur le site de la blessure. Cette technique de destruction partielle des cellules dans la plaie entraîne en effet des dommages irréversibles aux cellules de collagène, à condition de respecter un équilibre délicat de manière à ne pas déréguler le mécanisme naturel de cicatrisation de la plaie (les scientifiques parlent ici de « over-healing »). Une preuve de concept sur l'animal : les chercheurs montrent que 5 séances de pIRE sur des rats modèles de brûlures, permet une réduction de la zone cicatricielle de 57,9% vs les cicatrices non traitées. Les essais cliniques chez l'Homme sont déjà envisagés : « Nous avons trouvé un moyen d'empêcher partiellement la formation de cicatrices sur des modèles animaux. Nous devons aujourd'hui lever des fonds pour lancer ces études cliniques chez l'Homme », concluent les chercheurs.


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