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CANCER : 2019, 10 millions de décès

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 2 semaines
JAMA Oncology
Le nombre de décès par cancer continue à augmenter en valeur absolue et il dépasse les 10 millions en 2019- à comparer à un peu plus de 10 millions en 2010 (Visuel Adobe Stock 159472891)

Le nombre de décès par cancer continue à augmenter en valeur absolue et il dépasse les 10 millions en 2019- à comparer à un peu plus de 10 millions en 2010. L’incidence ou les nouveaux cas ont grimpé à plus de 23 millions dans le monde en 2019, conclut également cette large étude scientifique de l'Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l'Université de Washington. Cette hausse des cancers en valeur absolue, bien qu’amortie par des taux normalisés avec l’âge en diminution, illustre ce que les chercheurs appellent ici « la transition épidémiologique », ou la concentration de prévalence d’un grand nombre de maladies chroniques chez les classes socioprofessionnelles les moins favorisées. Une inégalité d’accès aux dépistage, à la prévention et aux soins qui pourrait encore se durcir avec la pandémie COVID.

 

Cette analyse des données de la Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study 2019 (GBD 2019) conclut qu’en 2010, le nombre total de décès par cancer s'élevait précisément à 8,29 millions dans le monde et les nouveaux cas de cancer atteignaient 18,7 millions. En 2019, ce sont donc des augmentations significatives, de 20,9 % et 26,3 %, respectivement, qui sont constatées par rapport à 2010.

 

A partir de ces données, les chercheurs ont estimé la charge et les tendances du cancer dans le monde pour 204 pays et territoires. L’analyse met en exergue le rang, en deuxième place, du cancer juste derrière les maladies cardiovasculaires en termes de nombre de décès, d'années de vie ajustées sur l'incapacité (DALY) et d'années de vie perdues, parmi 22 groupes de maladies et de blessures en 2019.

5 cancers, principales causes de DALY :

  • le cancer de la trachée, des bronches et du poumon ;
  • le cancer du côlon et du rectum ;
  • le cancer de l'estomac ;
  • le cancer du sein ;
  • le cancer du foie.

Le cancer de la trachée, des bronches et du poumon est la principale cause de décès par cancer dans 119 pays et territoires pour les hommes et 27 pays et territoires pour les femmes.

 

Si le fardeau du cancer augmente en valeur absolue à la fois en termes de décès et de nouveaux cas, sur la période 2010 à 2019, les taux mondiaux de mortalité et d'incidence normalisés selon l'âge diminuent de 5,9 % et de 1,1 %, respectivement :

 

  • le taux de mortalité normalisé selon l'âge diminue dans 131 pays et territoire ;
  • le taux d'incidence normalisé selon l'âge diminue dans 75 pays et territoires ;
  • le cancer du sein est la principale cause de décès liés au cancer chez les femmes dans le monde, et dans 119 pays.
  • 96,9 % des DALY liés au cancer, qui sont la somme des années de vie perdues et des années vécues avec un handicap, semblent majoritairement attribuables à des décès prématurés;
  • les chercheurs alertent sur les retards de soins possibles en raison de COVID-19. Les effets de la pandémie sur la morbidité, la mortalité et les efforts de dépistage, de prévention et de contrôle du cancer n'ont pas été pris en compte dans cette analyse des données du GBD ;

 

La tendance mondiale encourageante de réduction des taux de mortalité et d'incidence normalisés selon l'âge semble être majoritairement liée aux pays et territoires à niveaux élevés d'IDS (lndice sociodémographique (IDS) ou mesure composite basée sur le revenu par habitant, le nombre moyen d'années d'études et le taux fécondité pour les femmes âgées de moins de 25 ans) ;

 

Des progrès encore « non-équitables » :  c’est la réflexion de l’auteur principal, le Dr Jonathan Kocarnik, chercheur à l'IHME : « Cela nécessite des efforts pour réduire les disparités en matière de détection, de prévention, de traitement et de survie du cancer ».

 

Une transition épidémiologique : Ces tendances en marche, soit la hausse d’incidence des cancers chez les groupes de population les plus vulnérables (à plus faible IDS) illustrent déjà les disparités dans la prévention, les soins et le contrôle du cancer. Des inégalités qui pourraient devenir encore plus dramatiques avec la pandémie de COVID-19. Mais, relèvent les auteurs, déjà sans le COVID,

 

« le fardeau absolu du cancer augmente déjà considérablement dans le monde ».

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