CANCER : Ces traitements qui accélèrent le vieillissement cellulaire
Certains traitements du cancer peuvent accélérer le vieillissement cellulaire par le biais de modifications épigénétiques elles-mêmes associées à une inflammation et une fatigue accrues, relève cette équipe d’oncologues et de biologistes de l’Emory University. La recherche, publiée dans la revue Cancer, documente ce processus « d’accélération épigénétique de l'âge » (EAA : epigenetic age acceleration) associé à certaines thérapies, un processus qui initie un cercle vicieux fatigue, inflammation, vieillissement.
L'activité génique est souvent ajustée au cours de la vie par ces modifications épigénétiques principalement liées au mode de vie ou autres facteurs environnementaux. Ces modifications ne modifient pas la séquence d'ADN mais l’expression de certains gènes. Ici, des modifications épigénétiques liées au traitement du cancer induisent chez certains patients un phénomène que les scientifiques d’Atlanta appellent « accélération épigénétique de l'âge » (EAA) qui non seulement accroît le risque de maladies liées à l'âge -dont le cancer- mais s’avère lié aux niveaux de fatigue et d’inflammation chez ces patients.
Le traitement peut accélérer le vieillissement de 5 ans
L’étude est menée auprès de 133 patients atteints de cancer de la tête et du cou, dont la moitié ont éprouvé une fatigue sévère au cours de leur suivi. Les chercheurs montrent que l’accélération épigénétique de l'âge marque un pic immédiatement après la radiothérapie :
- A ce stade l'âge biologique est accéléré de 4,9 ans.
- Un EAA accru s’avère associé à une fatigue sévère : ainsi les patients atteints de fatigue intense ont un EAA supérieur de 3,1 ans vs les patients à faible niveau de fatigue ;
- Un EAA accru s’avère associé à des niveaux élevés de marqueurs de l'inflammation : ces participants présentent un EAA supérieur d'environ 5 ans ;
- l'inflammation semble médier la plupart des effets de l'EAA sur la fatigue.
"La toxicité à long terme des traitements semble directement associée à l’augmentation de l'EAA et à son association avec l'inflammation", résume l'auteur principal, le Dr Canhua Xiao, de l’Emory University.
Les prochaines étapes doivent identifier les vulnérabilités ou les caractéristiques des patients, et des traitements, qui peuvent expliquer un EAA élevé, une fatigue et une inflammation durables. Mais d’ores et déjà, il apparaît que « les interventions visant à réduire l'inflammation, y compris avant le traitement du cancer, pourraient ralentir ce processus d’accélération du vieillissement et par la suite les symptômes associés, tels que la fatigue ».
On retiendra -et c’est l’objet de l’éditorial (2) qui accompagne cette étude- que la fatigue chronique chez les patients traités pour un cancer n'est pas un simple symptôme mais aussi un facteur de moindre réponse au traitement.
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