CANCER du SEIN : Le régime alimentaire modifie aussi le microbiome mammaire
Cette équipe de la Wake Forest School of Medicine (Caroline du Nord) travaille sur un microbiome moins connu, le microbiome mammaire, la communauté des micro-organismes (bactéries, champignons..) qui vivent dans les tissus mammaires. Ces travaux présentés dans la revue Cancer Research, révèlent que l'alimentation peut modifier non seulement le microbiome mammaire, mais exercer également une influence significative sur le risque de cancer et les tumeurs cancéreuses du sein.
En 2018, des scientifiques de la même université avaient déjà suggéré que le régime alimentaire peut influencer le microbiome mammaire, démontrant que, comme le microbiome intestinal, le microbiote mammaire répond lui-aussi au régime alimentaire.
Une équipe de Cleveland a également déjà documenté un lien entre des déséquilibres bactériens et le cancer du sein. En comparant la composition bactérienne de tissus mammaires sains et cancéreux, ces chercheurs ont identifié des différences de niveaux de certaines espèces bactériennes -dont Methylobacterium-. Une autre étude de l’Université Johns Hopkins a également révélé le rôle clé d’une bactérie intestinale, B. fragilis sur les tissus mammaires, au point d'augmenter le risque de cancer du sein. Ces premières études incitaient déjà à utiliser la « microbiomique » pour prévenir le risque de cancer du sein, avec des probiotiques ou des antibiotiques.
Le microbiote mammaire répond lui-aussi au régime alimentaire.
On sait déjà que l'obésité, généralement le résultat d’une alimentation riche en graisses, est un facteur de risque de cancer du sein post-ménopausique, rappelle l’auteur principal, Katherine L. Cook, professeur de chirurgie et de biologie du cancer au Wake Forest.
Il reste beaucoup à comprendre sur le lien entre l'obésité, les microbiomes et le cancer du sein : pour décrypter cette relation complexe, les chercheurs ont adopté une approche à la fois chez l’animal, et auprès de patientes atteintes d'un cancer du sein.
La première phase d’étude menée sur des souris programmées pour avoir un risque élevé de cancer du sein, nourries avec un régime riche ou pauvre en graisses, montre que les souris nourries avec le régime riche développent plus de tumeurs, plus rapidement et plus grosses que les tumeurs des souris nourries avec un régime allégé en graisses. Pour étudier le microbiome des souris, les chercheurs ont effectué des greffes fécales : les souris consommant le régime allégé en graisses ont reçu une greffe de microbiome de souris nourries avec le régime riche, et les souris nourries avec le régime riche en graisses ont reçu une greffe de microbiome de souris nourries avec le régime allégé.
- les souris qui ont consommé le régime allégé en graisses et ont reçu un microbiome de souris nourrie avec un régime riche en graisses développent autant de tumeurs mammaires que les souris qui avaient consommé le régime riche en graisses.
En d’autres termes, le simple remplacement du microbiome intestinal issu d’un régime pauvre en graisses par un microbiome issu d’un régime riche en graisses s’avère suffisant pour augmenter le risque de cancer du sein chez ces souris modèles :
cela met en évidence le lien entre le microbiome et la santé des seins.
Quelles implications pour les patientes atteintes d'un cancer du sein ? Un essai clinique en double aveugle contrôlé par placebo mené auprès de patientes atteintes d'un cancer du sein montre qu’une supplémentation en huile de poisson modifie de manière significative le microbiome mammaire dans les tissus mammaires non cancéreux et malins.
- Ainsi, une supplémentation en huile de poisson de 4 semaines augmente les niveaux de Lactobacillus dans le tissu mammaire normal adjacent à la tumeur. Les lactobacilles sont un genre de bactéries documenté pour diminuer la croissance tumorale du cancer du sein dans des modèles précliniques.
C’est la preuve que l'alimentation joue un rôle essentiel dans la formation des microbiomes mammaires, comme intestinaux.
« Des interventions nutritionnelles pourraient donc réduire le risque de cancer du sein ».
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