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CANCER: Cholestérol, risque accru, statines, risque réduit

Actualité publiée il y a 7 années 8 mois 6 jours
Frontiers in CardioVascular Biology

Taux de cholestérol élevé et obésité sont deux facteurs aujourd’hui bien documentés de risque augmenté de certains cancers, en particulier de cancer du sein. Cette étude présentée à la Réunion annuelle Frontiers in CardioVascular Biology (FCVB) vient ajouter à la preuve de ces liens en montrant que le diagnostic et le traitement d’un cholestérol élevé sont bien associés à un risque réduit de décès pour 4 cancers parmi les plus courants, le cancer du sein, du poumon, de la prostate et de l'intestin. Au final, cette très large étude contribue à éclairer l’association souvent constatée entre la prise de statines et un risque réduit de cancer.

Plusieurs études ont déjà décrit le lien entre une prise quotidienne de statines, des hypocholestérolémiants courants, et le développement et la propagation des tumeurs- en particulier du sein. En 2011, une première étude, publiée dans le Journal of the National Cancer Institute avait déjà suggéré qu'une dose quotidienne de statines pouvait réduire considérablement le risque de récidive de cancer du sein. Mais pas n'importe quelle statine. Plus globalement d'autres études ont suggéré que les statines pouvaient contribuer à réduire le risque de récidive et de décès par cancer. Notons que les recherches se multiplient aussi – même si ce n'est pas le thème central de cette étude- pour confirmer l'association entre obésité et risque de cancers (cancer colorectal et du côlon, du sein, de la prostate, lymphome, mélanome. Un rapport publié dans le Lancet estime à près d'un demi-million, le nombre de nouveaux cas de cancer par an attribuables à un indice de masse corporelle élevé (IMC). Une autre étude, publiée également dans le Lancet, estime que l'excès de poids serait en cause pour 41% des cas de cancer de l'utérus et 10% ou plus des cancers de la vésicule biliaire, du rein, du foie et du côlon. Enfin, une étude publiée dans la revue Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism a montré que même avec un IMC « normal », la graisse viscérale peut accroître le risque de cancer, une étude plus récente, présentée dans Cancer Research, explique pourquoi les niveaux d'agressivité des tumeurs sont plus élevés chez les patients obèses. Enfin, on sait que l'obésité peut s'accompagner d'une augmentation des graisses du sang, dont du cholestérol.


Cette étude de 14 ans de suivi de près d'un million de patients à partir des registres de cancers britanniques, confirme que le diagnostic d'une hypercholestérolémie (qui fera ensuite l'objet d'un traitement) est associé à un risque plus faible de décès de cancers du poumon, du sein, de la prostate et de l'intestin. Précisément, sur un total de 929.552 patients,

· 7.997 ont été diagnostiqués avec un cancer du poumon,

· 5.481 avec un cancer du sein,

· 4.629 avec un cancer de la prostate,

· 4.570 avec un cancer de l'intestin.

Après ajustement pour les facteurs de confusion possibles (âge, sexe, ethnie, principales autres causes de décès), l'analyse constate que les patients atteints de cancer ont un risque de décès lorsqu'ils ont été diagnostiqués avec un cholestérol élevé : avec un diagnostic de cholestérol élevé,

· le risque de décès est réduit de 22% chez les patients atteints d'un cancer du poumon,

· de 43% chez les patients atteints de cancer du sein,

· de 47% chez les patients atteints de cancer de la prostate,

· de 30% chez les patients atteints de cancer de l'intestin.

Ø Ces données suggèrent, à nouveau, que si des niveaux de cholestérol élevés peuvent favoriser le développement du cancer, les hypocholestérolémiants peuvent réduire ce risque : les chercheurs expliquent : « nous pensons que cet effet positif est causé par les médicaments, comme les statines, utilisés pour réduire les niveaux de cholestérol élevé ».

De nombreux médicaments à tester dans la gestion des cancers : ces résultats sont en effet en faveur d'un essai clinique évaluant l'effet protecteur possible des statines et d'autres médicaments cardiovasculaires couramment utilisés, tels que l'aspirine -souvent évoqué pour sa capacité anticancéreuse-, les bêta-bloquants et les inhibiteurs de l'ECA (enzyme de conversion de l'angiotensine) chez les patients atteints de cancer.

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