CANCER COLORECTAL : Découverte d’un nouveau gène suspect

Ces chercheurs de la Michigan Medicine viennent d’identifier un gène clé, jusque-là non documenté, dans le développement du cancer du côlon. Le dysfonctionnement, la mutation ou la perte du gène SOX9 entraîne en effet une invasion tumorale plus importante et un très mauvais pronostic. Cette étude préclinique, publiée dans le Journal of Clinical Investigation, apporte une nouvelle compréhension du pronostic très sombre d’un sous-ensemble de cancers du côlon.
Les chercheurs rappellent que le cancer colorectal est la 2è cause de décès par cancer dans le monde. Bien que certaines modifications moléculaires associées au cancer colorectal soient aujourd’hui connues, leur contribution au développement du cancer n’est pas claire. De plus, il est probable que de nombreuses autres mutations de prédisposition n’ont pas encore été identifiées.
L’étude est menée in vitro sur des prélèvement de tissus cancéreux colorectaux, in vivo sur des souris modèles de cancer et à partir de données recueillies sur 400 patients atteints de cancer colorectal. Ces analyses révèlent que :
- la perte du gène SOX9 favorise la progression tumorale et que la voie qu'il régule constitue une cible potentielle pour de futurs traitements ;
- l’inactivation des gènes SOX9 et APC - un gène suppresseur de tumeur inactivé dans 80 % des cancers colorectaux- dans les tissus du côlon, entraîne le développement de davantage de tumeurs invasives que l'inactivation d'APC seule ;
- l'inactivation de SOX9 seule n'induit aucun effet promoteur tumoral à elle seule ;
- le phénotype invasif observé dans les cancers colorectaux présentant un taux faible ou absent de SOX9 est activé par un processus appelé transition « épithéliomésenchymateuse » ;
- au cours de ce processus, les cellules normalement stationnaires à la surface du côlon acquièrent la capacité de migrer et de se déplacer vers les tissus environnants. Cette capacité leur permet de métastaser vers d'autres sites, notamment le foie, les poumons et les ganglions lymphatiques ;
- in vivo, chez la souris, 20 % des tumeurs présentent des taux faibles ou absents de SOX9 ;
- chez l’Homme enfin, la survie globale était plus faible chez les patients présentant des taux plus faibles de SOX9, ce qui corrobore le rôle suppresseur de tumeur du gène.
L’un des auteurs principaux, le Dr Eric Fearon, professeur de médecine interne à l'Université du Michigan et directeur du Rogel Cancer Center, précise : « de précédentes recherches menées par notre équipe notamment, avaient déjà examiné le rôle nocif de SOX9 dans les tumeurs colorectales, faisant l’hypothèse de son implication dans ce type de cancer ».
Certaines de ces recherches avaient en effet montré que SOX9 pouvait contribuer au cancer colorectal, d'autres avaient rapporté qu'une expression réduite ou absente de SOX9 pourrait être un facteur contribuant au développement tumoral.
Les chercheurs s'efforcent désormais de comprendre l'interaction entre APC et SOX9 : « Comprendre pourquoi le ciblage des deux gènes a un effet si différent de celui de chaque gène seul, peut nous aider à mieux comprendre pourquoi le sous-ensemble de cancers du côlon dépourvus de SOX9 présente un pronostic si sombre ».
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