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CANCER COLORECTAL : Les légumineuses contribuent à sa récupération

Actualité publiée il y a 5 mois 2 semaines 2 jours
eBioMedicine
Manger des haricots blancs améliore la santé intestinale et régule les processus immunitaires et inflammatoires (Visuel Adobe Stock 64843612)

Manger des haricots blancs améliore la santé intestinale et régule les processus immunitaires et inflammatoires. Cet effet bénéfique est tout particulièrement observé, par cette équipe du Centre de cancérologie M. D. Anderson de la Texas University chez des survivants du cancer colorectal. L’étude, publiée dans la revue eBioMedicine, conclut que consommer régulièrement ces légumineuses dans le cadre de l’alimentation favorise le traitement et la récupération du cancer, mais pourrait même participer à sa prévention.

 

L'obésité, une mauvaise alimentation ou des problèmes gastro-intestinaux peuvent perturber l'équilibre microbien. Les patients qui ont eu un cancer colorectal présentent une inflammation intestinale qui peut affecter leur survie. Même après un traitement contre le cancer ou l’ablation d’un polype précancéreux, une mauvaise alimentation et un microbiome intestinal déséquilibré peuvent avoir des effets négatifs et accroître le risque de complications cardiovasculaires ou de récidives de cancer.

 

Ici, l’ajout tout simple de haricots blancs dans l'alimentation de ces patients survivants du cancer colorectal a eu un impact positif sur leur santé intestinale et générale, tout en réduisant les marqueurs liés à l'obésité et à l’inflammation.

Légumineuses et diversité du microbiote

L’étude, l'essai BE GONE, a suivi 48 participants, âgés de plus de 30 ans qui répondaient aux critères d'obésité via l'indice de masse corporelle (IMC) ou de tour de taille et à antécédents de lésions intestinales. 75 % de ces participants avaient des antécédents de cancer colorectal et/ou des polypes précancéreux à haut risque du côlon ou du rectum détectés par coloscopie. Les participants ont été invités à suivre durant 8 semaines, leur régime alimentaire habituel ou à inclure dans ce régime, chaque jour une tasse de haricots blancs.

 

Toutes les 4 semaines, les participants ont fourni des échantillons de selles et de sang à jeun pour que les chercheurs puissent évaluer les modifications du microbiome intestinal ainsi que des métabolites et les marqueurs de santé intestinale. L’adhésion au régime « haricots blancs » était validée lorsque les participants suivaient la consigne au moins 80 % du temps. L’analyse constate que :

 

  • les participants qui consomment quotidiennement l’équivalent d’une tasse de haricots blancs obtiennent des changements positifs dans leur microbiome intestinal ;
  • ces changements sont de nature à prévenir le cancer colorectal et à améliorer la réponse au traitement ;
  • ces changements sont observables dès 8 semaines de cet ajout alimentaire ;
  • cette consommation régulière de légumineuses induit une augmentation des bactéries bénéfiques (Faecalibacterium, Eubacterium et Bifidobacterium) et une diminution des bactéries pathogènes ;
  • aucun effet secondaire grave n’a été signalé ;
  • cependant, dès que les participants ont arrêté de manger des haricots, les effets positifs se sont rapidement estompés.

L’un des auteurs principaux, Carrie Daniel-MacDougall, professeur agrégé d'épidémiologie commente ces résultats : « ce changement dans la diversité du microbiome avec une intervention alimentaire toute simple est rare et notre étude souligne la capacité d'un prébiotique pouvant induire de tels changements ».  

 

Quelle explication ? Les haricots ou flageolets regorgent de fibres favorables à l’équilibre intestinal, d'acides aminés et d'autres nutriments, qui aident les bactéries bénéfiques du côlon à prospérer, qui calment l’inflammation et soutiennent l’immunité. Dans la réalité, de nombreuses personnes évitent les légumineuses pour leurs effets secondaires gastro-intestinaux légers. D’où l’intérêt d’un cocktail prébiotique qui pourrait offrir les mêmes avantages sans ces effets indésirables.

 

Plus largement, l’étude apporte un nouvel exemple de changement alimentaire simple et à la portée de -presque- tous offrant un grand avantage de santé, ici de prévention et de meilleure réponse au traitement du cancer colorectal. Ces données mettent en valeur le rôle thérapeutique des aliments naturellement riches en prébiotiques, tout en soulignant la nécessité d’ajustements alimentaires cohérents et durables pour les patients atteints de cancer à haut risque.

 

« Les haricots ne semblent pas induire, au contraire, d'inflammation intestinale ni avoir d'impact sérieux sur les habitudes intestinales, ce qui est un point crucial pour les survivants et les patients atteints de cancer colorectal ».

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