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CANCER de l'INTESTIN : Ces cellules souches quiescentes résistantes à la chimio

Actualité publiée il y a 7 années 2 semaines 3 jours
Cell Stem Cell

Des cellules souches « quiescentes » ou apparemment dormantes c'est-à-dire qui ne prolifèrent pas, c’est un nouveau type de cellules découvert par cette équipe de l’Institut de recherche en biomédecine de Barcelone. Une découverte importante car ces cellules souches passives ont la capacité de se différencier en n'importe quel type de cellule intestinale non seulement pour la régénération des tissus sains, mais aussi pour le développement des tumeurs. L’étude montre en effet, dans la revue Cell Stem Cell qu’après la chimiothérapie, ces cellules changent de comportement, deviennent actives et régénèrent tous les types cellulaires dans l'intestin.

L'intestin a un taux élevé de régénération cellulaire en raison de l'usure provoquée par ses fonctions d'absorption des nutriments et de dégradation des déchets. Ainsi la couche cellulaire de la muqueuse intestinale est renouvelée une fois par semaine environ. Ceci explique pourquoi l'intestin maintient un grand nombre de cellules souches en division constante, qui vont produire ainsi de nouvelles populations cellulaires des différents types présents dans cet organe.


Les chercheurs de l'Institut de Barcelone identifient avec ces travaux un nouveau groupe de cellules souches intestinales aux caractéristiques très différentes de celles des cellules souches abondantes et actives déjà connues. Ce nouveau « réservoir » de cellules souches constitué de cellules quiescentes dont le nombre est estimé à environ 10% des cellules souches intestinales actives, n'a, normalement aucune fonction pertinente apparente. Cependant, son rôle s'avère important dans les situations de stress, par exemple après la chimiothérapie, en cas de processus inflammatoires ou d'infections tissulaires, bref dans toutes les circonstances où la population de cellules souches dites normales est épuisée. Ces cellules quiescentes ont en effet un rôle de secours, pouvoir régénérer l'organe en donnant naissance aux différents types de cellules présentes dans l'intestin, en renouvelant la population de cellules souches normales et actives et en rétablissant l'équilibre tissulaire.

2 populations cellulaires, actives/quiescentes en équilibre continu pour assurer le bon fonctionnement de l'intestin. Les chercheurs prennent ici le cas de la chimiothérapie et de ses effets secondaires sur les cellules qui se divisent dans nos tissus. Les cellules souches quiescentes qui se divisent moins souvent que les cellules souches normales vont mieux résistent à de nombreux médicaments de chimiothérapie et permettre de régénérer le tissu endommagé. Cependant, en dépit de leur rôle clé dans la régénération tissulaire, des preuves croissantes indiquent leur implication dans le développement de tumeurs.

Des cellules quiescentes jusqu'à devenir « pro-tumeur » : c'est ce que démontre l'équipe à l'aide de techniques avancées telles que le traçage génétique des lignées cellulaires et l'analyse transcriptomique des cellules. Lorsque les scientifiques taguent cette population cellulaire avec un marqueur spécifique, la protéine Mex3a, qui leur permet de la suivre au fil du temps, ils constatent que ces cellules souches une fois activées contribuent non seulement à réparer les tissus lésés, mais participent aussi au développement de la tumeur. La prochaine étape sera donc de découvrir les voies biologiques et les gènes qui induisent ces comportements cellulaires.

(2017) doi: 10.1016/j.stem.2017.02.007 Mex3a marks a slowly dividing subpopulation of Lgr5+ intestinal stem cells (Visuel@Franscisco Barriga, IRB Barcelona)

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