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CANCER : De nombreux patients consomment du cannabis sans le dire à leur médecin

Actualité publiée il y a 2 années 4 mois 3 semaines
Cancer
De nombreuses patientes, ici atteintes d'un cancer du sein, ont recours au cannabis pour soulager les symptômes de la maladie et surtout les effets secondaires de leur traitement (Visuel Adobe Stock 283961440)

Ce sondage, mené par des oncologues du Centre médical de Lankenau (Philadelphie, Pennsylvanie) révèle que de nombreuses patientes, ici atteintes d'un cancer du sein, ont recours au cannabis pour soulager les symptômes de la maladie et surtout les effets secondaires de leur traitement anticancéreux. Ces données, publiées dans la revue Cancer, démontrent d’une part, une lacune dans la prise en compte et en charge de ces symptômes mais appellent aussi à une meilleure information, de la part des cliniciens sur les avantages et les risques possibles du cannabis, chez ce groupe de patientes notamment.

 

La recherche apporte des résultats, certes « américains » mais surprenants : l’analyse indique en effet que

près de la moitié des patientes américaines atteintes d'un cancer du sein consomment du cannabis,

et le plus souvent durant leur traitement contre le cancer. Les symptômes associés aux traitements du cancer peuvent obérer sérieusement la qualité de vie, ils comprennent la douleur, la fatigue, des nausées et parfois des troubles cognitifs (brain fog). Certaines patientes se tournent alors vers le cannabis pour soulager leurs symptômes, la grande majorité n’en discutant pas avec leur médecin. Quoiqu’il en soit, de nombreux médecins estiment qu'ils n'ont pas les connaissances nécessaires pour discuter du cannabis avec leurs patientes.

Former les médecins à la prescription du cannabis médical,

c’est ce que recommandent aujourd’hui les auteurs, alors qu’aux Etats-Unis le cannabis médical est de plus en plus largement autorisé et que le cancer est l’une des conditions admissibles pour sa prescription, dans presque tous les États l’ayant légalisé.

Cette enquête anonyme a examiné la consommation de cannabis chez plus de 600 femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein, dans les 5 ans du diagnostic. Sur 612 participants au total,

 

  • 42 % déclarent consommer du cannabis pour soulager leurs symptômes,

  • notamment la douleur, l'insomnie, l'anxiété, le stress et les nausées/vomissements ;
  • Parmi les patients qui consomment du cannabis, 75 % déclarent qu'il était extrêmement ou très efficace à soulager leurs symptômes ;
  • 49 % des participantes qui consomment du cannabis pensent que le cannabis médical contribue à traiter le cancer lui-même ; alors que l’efficacité du cannabis contre le cancer est loin d’être claire.
  • toujours parmi les patientes qui consomment du cannabis, 79 % en consomment notamment pendant le traitement (radiations, chimiothérapies, chirurgies) ;
  • ces participantes utilisent toute une gamme de produits à base de différents types aussi de cannabis -dont la qualité et les concentrations de cannabinoïdes varient ;
  • la moitié des participantes ont recherché des informations sur le cannabis médical, sur le Web notamment ou auprès d’autres patientes, mais très peu auprès de leurs médecins (classés comme parmi les dernières sources d’information possibles) ;
  • cependant, quelles que soient leurs sources d’information, dans l’ensemble ces participantes se déclarent insatisfaites des informations reçues ;
  • la plupart des participantes enfin pensent que la consommation de tous les produits du cannabis est "sécure" et ignorent que de nombreux produits n'ont pas encore été testés.

 

Il existe donc des lacunes considérables dans l’information dispensée et accessible sur le cannabis médical, en particulier chez cette cible de patientes, atteintes de cancer du sein, particulièrement concernées par le cannabis médical. « Nous devons faire un bien meilleur travail pour engager des conversations et des décisions éclairées sur le cannabis médical avec nos patientes en raison des risques d'effets indésirables possibles, d'interactions thérapeutiques ou de non-respect des traitements standards".

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