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CANCER : Fixer les cellules pour les empêcher de circuler

Actualité publiée il y a 2 années 5 mois 3 semaines
Nature Materials
La découverte de ce mécanisme qui permet aux cellules de « rester en place » ouvre un nouvel espoir pour lutter contre la propagation des cancers (Visuel Adobe Stock 81147255)

La découverte de ce mécanisme qui contraint les cellules à  « rester en place » ouvre un nouvel espoir pour lutter contre la propagation des cancers, un phénomène caractérisé par la capacité des cellules cancéreuses à « briser la chaine ». En identifiant la protéine (ou lien) spécifique dans la chaîne responsable du maintien de la connexion cellulaire, cette équipe de l'University of New South Wales (UNSW) Sydney, révèle un mécanisme cible qui va permettre de figer la tumeur et de l’empêcher de se propager aux organes distants.

 

Ces scientifiques nous expliquent comment des milliers de minuscules ancres maintiennent nos cellules en place, enfin la plupart de nos cellules. En effet, qu'il s'agisse de cellules osseuses, musculaires ou pancréatiques, nos cellules sont « verrouillées » aux bons sites, à l'aide de ces minuscules « adhérences focales ». Ces ancrages solides utilisent des chaînes protéiques pour lier la cellule au collagène, la protéine qui structure notre corps. Ces « ancrages » aident les cellules à rester en place et à résister aux perturbations de leur environnement. Cependant, si une cellule se transforme en cellule cancéreuse, la chaîne peut se briser, laissant le cancer se propager à d'autres parties du corps.

Une nouvelle compréhension de la mécanique cellulaire pour mieux lutter contre le cancer

 « Nous identifions ici une protéine essentielle au fonctionnement de ces adhérences », explique l’auteur principal, chercheur à l'UNSW Medicine & Health. « Si ces attachements échouent, la cellule devient mobile et peut envahir les tissus ».

Alors que les scientifiques savaient déjà que le cancer affaiblit les ancrages des cellules d'une manière ou d'une autre, le processus sous-jacent restait mal compris. D’autant que l’étude de ce processus était complexe en raison de la taille minuscule de la chaîne de l'ancre, soit quelques nanomètres d'épaisseur ou 1/10.000è de la taille d'un cheveu humain. En utilisant la microscopie cryoélectronique 3D, les chercheurs sont parvenus à identifier la tropomyosine comme la protéine clé de la chaîne maintenant l'ancre en place. En comparant des cellules normales avec des cellules de patients atteints de cancer des os et des lignées de cellules cancéreuses, les chercheurs ont identifié le rôle de la tropomyosine dans la chaîne d'ancrage.  

 

Observer en détail la chaîne de l'ancre : c’est la première fois que nous sommes capables de la visualiser, remarque le Dr Peter Gunning, l’un des auteurs principaux de l’étude. Lorsque les chercheurs exposent des cellules cancéreuses à la tropomyosine alors les ancres les « fixent » à nouveau.

 

Réduire la propagation des cellules cancéreuses en rétablissant ce mécanisme constitue une nouvelle piste pour lutter contre la métastase. C’est une étape importante dans la compréhension de la mécanique cellulaire et la tropomyosine apparait donc comme une cible possible dans le traitement du cancer.

 

« Nous avons identifié que le type de protéine impliquée dans la chaîne, la tropomyosine, peut faire l’objet d’un médicament », concluent en effet les chercheurs. « Nous avons une compréhension de la biologie, mais passer au traitement est un autre défi ».

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