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CANCER du COL : L’éponge qui absorbe les cellules cancéreuses

Actualité publiée il y a 4 années 1 mois 1 semaine
Journal of Natural Products
Un composé naturel, la manzamine A, extrait d’une éponge marine démontre ici son efficacité anticancéreuse

Les produits et les processus naturels sont une source importante de nouvelles pistes thérapeutiques, en particulier dans la lutte contre le cancer et les maladies infectieuses résistantes aux médicaments actuels. Cette équipe de la Medical University of South Carolina (MUSC) démontre ici, dans le Journal of Natural Products, l'activité antiproliférative d'un produit naturel, la manzamine A, un composé extrait d’une éponge marine indo-pacifique. Ces travaux in vitro qui révèlent les effets antiprolifératifs d’une concentration faible et non cytotoxique du composé, inspirent « une idée » : une éponge pour éliminer le cancer.

Une première preuve in vitro de l’action antiproliférative de la manzamine A

 

Ces tests cellulaires in vitro ont porté précisément sur des lignées de cellules de cancer du col de l'utérus et démontrent les effets anticancéreux de concentrations jusqu'à 4 μM de manzamine A. Si l’activité antitumorale et antivirale des manzamines, des alcaloïdes isolés à partir de différentes espèces d'éponges marines, ont déjà été évoquées, cette étude démontre les effets anti-croissance et de destruction des cellules cancéreuses de la manzamine A, sur 4 lignées cellulaires de cancer du col de l’utérus : ici la molécule réduit les niveaux d'expression d'une protéine délétère connue pour être fortement exprimée dans un certain nombre de cancers, en particulier le cancer du col de l'utérus.

 

En revanche, la manzamine A « ne touche » pas aux cellules saines, non cancéreuses. « C’est une nouvelle utilisation très excitante pour une molécule également déjà documentée comme antipaludéenne (chez l’animal) », rappelle l’auteur principal, le Dr Mark T. Hamann, professeur de pharmacologie à la MUSC : « La plupart de nos antibiotiques, de nos anticancéreux et de nos analgésiques sont issus de substances naturelles ». La même équipe avait déjà identifié lors d’études précédentes d’autres composés prometteurs dérivés des éponges marines, contre le mélanome et les cancers de la prostate et du pancréas. Plusieurs brevets ont été déposés sur la manzamine A et pour cette équipe, la prochaine étape va consister à établir sa pertinence clinique chez l’animal, puis au cours d’essais cliniques.

 

Les chercheurs restent sur une ligne « naturelle » et envisagent la production de ces molécules à partir d'éponges marines, et soulignent l’importance de la biodiversité, également pour ce type d’applications thérapeutiques.

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