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CANCER du PANCRÉAS : Le candidat protéine qui améliore la survie

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 2 semaines
ACS Pharmacology & Translational Science
Une hormone, l’adrénomédulline, qui contrôle la pression artérielle et d'autres processus vitaux du corps, stimule également la croissance du cancer (Visuel Fotolia)

Plusieurs protéines jouent un rôle bien particulier dans le développement du cancer du pancréas. Récemment une étude de l’Université de Newcastle faisait un zoom sur la sortiline, aujourd’hui c’est une équipe de Sheffield qui identifie une hormone, l’adrénomédulline, qui contrôle la pression artérielle et d'autres processus vitaux du corps, mais stimule également la croissance et la propagation du cancer. L’équipe qui documente cette découverte et son candidat médicament dans la revue ACS Pharmacology & Translational Science compte passer aux essais cliniques d’ici 2 ans.

 

Les chercheurs de Sheffield ont d’ailleurs fondé la biotech Modulus Oncology pour développer plus rapidement ce nouveau médicament, qui cible l’adrénomédulline et qui pourrait améliorer l'espérance de vie et la qualité des patients atteints de cancers difficiles à traiter, tels que le cancer du pancréas et le cancer du sein récidivant.

Le cancer du pancréas est l'une des tumeurs malignes les plus agressives, avec un taux de survie de seulement 7% à 5 ans après le diagnostic. Le type le plus courant est l'adénocarcinome pancréatique (90% des cas). Les approches thérapeutiques actuelles comprennent la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. La chirurgie est le traitement le plus courant du cancer du pancréas à stade précoce mais ne peut être pratiquée chez moins de 20% des patients.

Le cancer du sein récidivant surexprime souvent HER2 et est généralement une tumeur de haut grade plus susceptible de se propager.

Le double jeu de l’hormone adrénomédulline

En examinant le rôle de l’hormone adrénomédulline, qui contrôle la pression artérielle et d'autres processus vitaux du corps, les scientifiques ont découvert un moyen de bloquer la façon dont l’hormone facilite la communication entre cellules cancéreuses et cellules hôtes, mais sans affecter la façon dont elle aide à réguler les processus vitaux dans le corps. Ils montrent que de nouvelles molécules médicamenteuses, appelées antagonistes des récepteurs de l'adrénomédulline-2, permettent de bloquer la communication entre cellules et ont un effet positif dans le traitement du cancer du pancréas chez des souris modèles de cancer.

 

La « nature » a conçu l'hormone adrénomédulline avec 2 types de récepteurs différents :

  • l'un qui aide à réguler notre tension artérielle,
  • l'autre qui est impliqué dans la façon dont les cellules cancéreuses communiquent entre elles et les cellules hôtes, et donc dans le développement et la propagation des cancers.

« Nous avons conçu une pièce unique qui vient s'intégrer dans ce puzzle naturel, qui vient bloquer les signaux d'un récepteur mais laisse l'autre fonctionner normalement. En bloquant la communication de l'hormone avec les cellules cancéreuses, nous empêchons les tumeurs de se développer aussi vite et de se propager à d'autres parties du corps. Cela fonctionne de manière particulièrement efficace pour les tumeurs cancéreuses du pancréas, agressives et difficiles à traiter et dont l’emplacement permet au cancer de se propager facilement aux organes voisins tels que le foie et l'estomac. Nous pensons que les récepteurs de l'adrénomédulline-2 sont une cible très prometteuse dans le traitement du cancer du pancréas ».

 

Les progrès récents dans le traitement du cancer du pancréas ont eu peu d'effet sur l'espérance de vie. Mais ici, chez la souris, les nouvelles molécules en développement ciblant les récepteurs de l'adrénomédulline-2 se sont révélées efficaces : les tumeurs n'ont pas augmenté aussi vite et la survie prolongée. Enfin, le composé est différent des thérapies traditionnelles telles que les médicaments cytotoxiques et la radiothérapie car il cible un très petit nombre de cellules et n'endommage pas les cellules saines du corps. Les chercheurs pensent que ces candidats permettront d’améliorer la qualité de vie des patients sous traitement.

 

Un concept également bénéfique dans d'autres cancers ? Les chercheurs suggèrent que le même processus d’action pourrait être efficace contre d’autres cancers difficiles à traiter, tels que le cancer du sein récidivant et le cancer du poumon.

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