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CANCER du PANCRÉAS : Plus d’1 cas sur 3 reste non diagnostiqué

Actualité publiée il y a 1 année 5 mois 1 semaine
UEG Week
Il existe une ampleur alarmante des échecs dans la détection du cancer du pancréas (Visuel Adobe Stock 281104038)

C’est une perte de chance considérable qui vient d’être documentée par cette équipe de l'Université de Birmingham, avec cette étude présentée lors de la United European Gastroenterology UEG Week 2022 de Vienne : l’étude révèle en effet une ampleur alarmante des échecs dans la détection du cancer du pancréas. En, d’autres termes, de nombreuses tumeurs cancéreuses du pancréas ne sont pas détectées lors des tomodensitogrammes (PETscan) et des IRM, ce qui réduit considérablement la fenêtre de la chirurgie curative et vitale.

 

On sait que le Cancer du pancréas est fréquemment diagnostiqué tardivement, ce qui explique en partie, son mauvais pronostic. Ce cancer, responsable de 95.000 décès dans l'UE chaque année, a le taux de survie le plus bas de tous les cancers et l'espérance de vie au moment du diagnostic n'est que de 4,6 mois. D'ici 2035, le nombre de cas de cancer du pancréas pourrait augmenter de près de 40 %.

 

De nombreux patients sont diagnostiqués à un stade tardif car la maladie présente souvent des symptômes précoces vagues, ce qui rend difficile la détection précoce. Les symptômes peuvent inclure la jaunisse, des douleurs abdominales et dorsales, une perte de poids inexpliquée et des nausées. La nature complexe de la maladie rend également difficile la mise en œuvre du dépistage pour un diagnostic précoce.

Un échec trop fréquent du dépistage par imagerie

L’étude montre que les techniques d’imagerie actuelles, scanners et IRM échouent trop fréquemment à les diagnostiquer.

L'analyse des cas de cancer du pancréas post-imagerie c’est-à-dire les situations dans lesquelles un patient subit une imagerie qui ne parvient pas à diagnostiquer le cancer du pancréas, puis reçoit ensuite, bien plus tard, un diagnostic de la maladie. L’analyse révèle que :

 

  • 36 % de ces cas de non-diagnostic par imagerie seraient évitables, ce qui suggère en fin de compte le trop faible taux de détection de ce cancer, avec pour conséquence, des résultats alarmants pour les patients.

 

En pratique, les chercheurs britanniques ont étudié les dossiers de 600 patients diagnostiqués avec un cancer du pancréas entre 2016 et 2021 :

 

  • parmi ceux-ci, 46 (7,7 %) patients n'ont pas réussi à faire diagnostiquer leur cancer lors de leur première échographie,
  • mais ont ensuite reçu un diagnostic de cancer du pancréas entre 3 et 18 mois plus tard.

 

Les images CT et IRM ont été examinées de manière indépendante par des radiologues dans l’objectif de développer un algorithme permettant de catégoriser les cas manqués et d'identifier l'explication la plus probable de la raison pour laquelle ils ont été manqués :

 

  • chez près de la moitié (48%) des patients atteints mais non diagnostiqués par imagerie, il y avait des signes de cancer qui avaient été manqués lors de l'examen des scanners par le radiologue pourtant spécialisé ;
  • chez 28 % de ces patients, des signes d'imagerie associés au cancer du pancréas, tels que la dilatation des canaux biliaires ou pancréatiques, n'ont pas été reconnus.

 

L’auteur principal, le Dr Nosheen Umar de l'Université de Birmingham explique ces données : « Il n'y a souvent qu'une très courte période ou fenêtre possible pour la chirurgie curative du cancer du pancréas, ce qui signifie qu'il est vital que les patients soient diagnostiqués dès le début de la maladie c'est-à-dire le plus tôt possible. Cela permet de préserver les meilleures chances de survie. Notre étude révèle que des signes cliniques de cancer du pancréas sont « manqués » par imagerie chez plus d'un tiers des patients atteints du cancer ce qui représente

une énorme fenêtre d'opportunité perdue ».

Les auteurs souhaitent ici sensibiliser au problème du cancer du pancréas post-imagerie et aux raisons courantes pour lesquelles le cancer du pancréas est initialement manqué. Des efforts d'amélioration de la qualité du diagnostic sont urgents, afin d’optimiser les chances de survie des patients et, finalement, de sauver des vies.

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