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CANCER : Une éponge de mer pour éliminer la tumeur

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 5 jours
Marine Drugs
Cette équipe russe travaille à développer des composés antitumoraux synthétisés à partir de molécules bioactives isolées de l’éponge marine (Visuel FEFU)

Les processus et les composés naturels sont une source importante d’inspiration et de nouvelles pistes thérapeutiques, en particulier dans la lutte contre le cancer et les maladies infectieuses résistantes aux médicaments actuels. L’univers marin a déjà livré de nombreuses substances, en particulier issues des algues, ces biologistes de la Far Eastern Federal University (FEFU, Vladivostok) nous livrent aujourd’hui, dans la revue spécialisée Marine Drugs, un composé naturel, un alcaloïde marin (3,10-dibromofascaplysin), extrait d'une éponge de mer, qui démontre un effet puissant contre les cellules cancéreuses.

 

Ce n’est pas la première fois qu’un extrait d’éponge de mer est remarqué pour ses capacités curatives. Une équipe de la Medical University of South Carolina (MUSC) a déjà documenté, dans le Journal of Natural Products, l'activité antiproliférative de la manzamine A.

Ces scientifiques russes en collaboration avec des collègues allemands, spécialisés dans l’étude des composés antitumoraux synthétisés à partir de molécules bioactives isolées de l’éponge marine testent ici et confirment les effets anticancéreux de l’alcaloïde marin.

Un alcaloïde anticancéreux mais cytotoxique

La 3,10-dibromofascaplysine, extraite de l'éponge de mer Fascaplysinopsis reticulata, puis synthétisé par l’équipe de la FEFU, est testé in vitro sur différentes lignées de cellules cancéreuses de la prostate, dont des cellules résistantes à la chimiothérapie standard à base de docétaxel. La substance contraint les cellules tumorales à mourir via un mécanisme de mort cellulaire programmé, l’apoptose, un mode d'action courant des médicaments anticancéreux. « Le composé, tout en tuant les cellules cancéreuses, même celles résistantes à la chimiothérapie standard, active simultanément une enzyme (appelée« kinase ») qui protège ces cellules tumorales. Il est donc nécessaire d'appliquer la 3,10-dibromofascaplysine en association avec des inhibiteurs de ces enzymes", explique l’auteur principal, le Dr Sergey Dyshlovoy, de la FEFU School of Natural Sciences.

 

Le composé synthétisé en plus de sa propre efficacité, fonctionne particulièrement bien en combinaison avec plusieurs anticancéreux déjà approuvés et renforce leur effet antitumoral, constatent les scientifiques, qui vont examiner comment l’alcaloïde affecte les cellules non cancéreuses. Car les fascaplysines sont plutôt toxiques pour les cellules non cancéreuses. Cependant, les experts savent aujourd’hui modifier leur structure afin de réduire leur effet cytotoxique sur les cellules normales, tout en préservant l'effet antitumoral.

 

L’objectif est toujours de parvenir à une thérapie ciblée, avec un minimum d'effets secondaires pour les cellules saines du corps. 10 à 15 ans nous séparent encore de la disponibilité clinique d’une telle substance, étant donné la nécessité de longs essais cliniques, précisent les chercheurs.

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