CANCER du POUMON : Pourquoi il peut en cacher un autre
Comment un type de cancer du poumon peut se transformer en un autre, plus agressif et plus mortel, c’est précisément la découverte de cette équipe de cancérologues de la Weill Cornell Médecine (New York) qui publie dans la revue Science. Ces scientifiques détectent la transformation du cancer du poumon en flagrant délit : grâce à une technique d’imagerie par immunofluorescence, ils sont capables d’observer un adénocarcinome du poumon qui évolue en un cancer du poumon à petites cellules.
Les tumeurs du poumon appelées adénocarcinomes peuvent répondre au départ à certains traitements initialement efficaces mais peuvent se transformer en cancer du poumon à petites cellules (CPPC), un type de cancer beaucoup plus agressif qui se propage rapidement et qui répond à peu d'options de traitement.
Mieux comprendre la transformation histologique du cancer
L’étude menée sur une souris modèle décrypte pour la première fois ce processus problématique, connu sous le nom de transformation histologique. Les chercheurs observent que lors de la transition de l'adénocarcinome du poumon au cancer du poumon à petites cellules (SCLC), les cellules mutées subissent un changement d'identité cellulaire via un état intermédiaire semblable à celui des cellules souches, ce qui permet la transformation. L’auteur principal, le Dr Eric Gardner, chercheur et professeur à l'Université Lewis Thomas et à la Weill Cornell Medicine explique que l’équipe a mis des années à développer ce modèle complexe de souris.
« Il est très difficile d’étudier ce processus chez des patients humains.
Notre objectif était donc de découvrir le mécanisme sous-jacent à la transformation de l'adénocarcinome du poumon en cancer du poumon à petites cellules à partir d'un modèle animal ».
Grâce aux nouvelles technologies d’imagerie moléculaire, il devient possible de suivre l’évolution des cellules cancéreuses, notamment pour échapper à la pression de traitements efficaces. Ces observations révèlent ici la cascade d’événements dramatiques et complexes qui se produit au cours de l'évolution de cancers mortels.
La découverte de cellules de transition : l’étude permet aussi la découverte d’un intermédiaire similaire à une cellule souche qui n’est ni une cellule d’adénocarcinome ni une cellule de SCLC. Les cellules dans cet état de transition ne deviennent de nature neuroendocrinienne que lorsque certaines mutations dans les gènes suppresseurs de tumeurs sont présentes. Ce qui suggère de nouvelles cibles pour bloquer la transition.
La recherche marque donc une étape importante et offre un nouveau modèle animal pour la compréhension de cette transition dramatique de l’adénocarcinome en SCLC.
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