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CANCER du SEIN : Un microbiote malsain favorise la métastase

Actualité publiée il y a 1 année 3 mois 1 semaine
Cancer Immunology Research
Un microbiote malsain et mal équilibré ou dysbiose intestinale, prépare la voie à la propagation du cancer du sein (Visuel Adobe Stock 313527752)

Ce n’est pas la première étude à décrire un lien entre le microbiote intestinal et le développement du cancer. Cependant, c'est une relation surprenante entre la santé intestinale et le cancer du sein, décrite par cette nouvelle recherche menée à l’University of Virginia Health System : un microbiote malsain et mal équilibré ou dysbiose intestinale, prépare la voie à la propagation du cancer du sein.

Ces travaux, publiés dans la revue Cancer Immunology Research révèlent comment la santé intestinale, déjà documentée comme clé dans le développement de nombreuses maladies, favorise la métastase.

 

Le microbiote intestinal ou les communautés microbiennes qui vivent naturellement à l'intérieur de nos intestins, peut être perturbé par une mauvaise alimentation, l'utilisation à long terme d'antibiotiques, l'obésité ou de nombreux autres facteurs. Lorsque cela se produit, le microbiome malade reprogramme d'importantes cellules immunitaires dans le tissu mammaire sain, des mastocytes, ce qui facilite la propagation du cancer.

 

Ces travaux révèlent ainsi des interactions complexes entre nos microbes intestinaux et les mastocytes du sein. Les mastocytes sont des cellules sanguines qui aident à réguler la réponse immunitaire du corps aux maladies et aux allergènes.

Le microbiome intestinal influence le nombre et la fonction des mastocytes

Ici, chez la souris, les chercheurs montrent que la dysbiose commensale intestinale modifie de manière systémique les tissus mammaires de souris qui n'ont pas de cancer ;

 

  • le microbiome malsain provoque l'accumulation de mastocytes dans le sein ;

  • ces changements s’accélèrent après la formation de tumeurs -ici chez la souris modèle de cancer du sein HER2 positif, faisant du tissu mammaire un terrain de déclenchement privilégié de propagation du cancer à d'autres parties du corps ;
  • ces modifications tissulaires accentuent encore l'infiltration des mastocytes qui, en cas de tumeur toujours, favorisent encore la métastase: ces mastocytes recrutés dans l'environnement tissulaire lors de la dysbiose restructurent l'architecture tissulaire de telle manière que les cellules tumorales métastasent plus facilement vers d'autres organes ;
  • les mastocytes augmentent la quantité de collagène dans le tissu mammaire et stimulent également par cette voie la propagation précoce du cancer. ;
  • l’examen d’échantillons de tissus prélevés sur des patientes humaines atteintes d'un cancer du sein HER2 confirme ce nombre accru de mastocytes et ces dépôts en excès de collagène. Le nombre de mastocytes apparaît corrélé à la quantité de collagène ainsi qu’au risque de récidive du cancer du sein.

 

« Le rôle des mastocytes dans le cancer du sein reste controversé, certaines études identifiant une corrélation positive, d'autres des associations négatives. Cette nouvelle recherche appelle à mieux étudier les attributs fonctionnels des mastocytes, la densité de collagène tissulaire et l'emplacement des mastocytes par rapport à la tumeur ».

 

Ces découvertes appellent donc à d’autres recherches, mais ouvrent déjà la voie à de nouveaux traitements capables de bloquer la métastase du cancer du sein, souligne l’auteur principal, le Dr Melanie R. Rutkowski, de l’UVA Cancer Center : car le blocage du processus d’accumulation de mastocytes permet de réduire considérablement la propagation de la tumeur à d’autres sites du corps. Un objectif crucial, alors que le taux de survie à 5 ans d'un cancer du sein métastatique est estimé à 29 %.

Il pourrait être efficace de cibler la relation intestin-mastocytes

chez les patientes atteintes d'un cancer du sein pour prévenir la récidive et la propagation du cancer.

La découverte pourrait également permettre de prédire, à partir de l’analyse du microbiote, quelles sont les patientes les plus à risque de récidive du cancer après le traitement.

 

C’est à nouveau la médecine personnalisée qui semble à nouveau ici la plus judicieuse.

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