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CANCER : L'amidon résistant, un complément alimentaire en prévention ?

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 1 semaine
Cancer Prevention Research
L'étude montre un effet préventif majeur contre certains cancers hériditaires de l'amidon résistant (Visuel Adobe Stock 508007635)

Il s’agit du tout premier essai cherchant à prouver qu'un complément alimentaire peut contrer les facteurs génétiques chez les personnes présentant un risque héréditaire élevé d'un large éventail de cancers. Cette équipe des Universités de Newcastle et de Leeds démontre en effet, dans la revue Cancer Prevention Research, un effet préventif majeur contre certains cancers hériditaires de l'amidon résistant, présent dans un large éventail d'aliments tels que l'avoine, les céréales du petit-déjeuner, les pâtes ou le riz, les petits pois et les haricots, et les bananes encore vertes.

 

L’essai, international, - connu sous le nom de CAPP2 – est mené auprès de 1.000 patients atteints du syndrome de Lynch, une maladie génétique rare caractérisée par une prédisposition à une grande variété de cancers, révèle qu'une dose régulière d'amidon résistant ou fibre fermentescible, prise pendant 2 années en moyenne réduit de plus de moitié l’incidence de plusieurs cancers. De précédentes analyses publiées dans le cadre du même essai ont révélé que l'aspirine réduisait de 50 % le cancer du gros intestin.

Un effet préventif particulièrement efficace contre les cancers gastro-intestinaux,

notamment les cancers de l'œsophage, de l'estomac, des voies biliaires, du pancréas et du duodénum.

 

L'étude, menée en double aveugle sur un suivi de 10 ans, avec des données complètes du registre national du cancer pour jusqu'à 20 ans chez 369 des participants, révèle que :

 

  • l'amidon résistant réduit l’incidence de toute une gamme de cancers de plus de 60 % ;
  • cet effet préventif est plus évident dans la partie supérieure de l'intestin ;
  • cet effet se prolonge durant au moins 10 ans après l'arrêt de la prise du supplément.

 

L’auteur principal, le Dr John Mathers, professeur de nutrition à l'Université de Newcastle commente ces données surprenantes :  « Ce résultat est important car les cancers du tractus gastro-intestinal supérieur sont difficiles à diagnostiquer et sont souvent détectés très tardivement ».

 

Un nutriment courant et accessible : l'amidon résistant peut être pris sous forme de supplément en poudre mais est présent également dans certains aliments dont les légumineuses et d'autres féculents.

La dose utilisée dans l'essai équivaut à manger une banane par jour.

En effet, avant qu'elles ne deviennent trop mûres et molles, l'amidon des bananes résiste à la dégradation et atteint l'intestin en régulant le microbiome de manière spécifique : l'amidon résistant est un type de glucide qui n'est pas digéré dans l’intestin grêle, mais qui fermente dans le gros intestin, nourrissant des bactéries intestinales bénéfiques ; il agit comme des fibres alimentaires dans le système digestif. Ce type d'amidon présente plusieurs avantages pour la santé et apporte moins de calories que l'amidon ordinaire.

 

Quel processus ? L’amidon résistant peut réduire le développement du cancer en modifiant le métabolisme bactérien des acides biliaires et en réduisant les types d'acides susceptibles d'endommager notre ADN et favoriser le développement du cancer.

 

« Lorsque nous avons commencé nos recherches il y a plus de 20 ans, nous pensions que les personnes ayant une prédisposition génétique au cancer du côlon pourraient nous aider à tester cette capacité à réduire le risque de cancer avec de l'aspirine ou de l'amidon résistant. Les patients atteints du syndrome de Lynch, à risque élevé de cancers nous ont déjà permis de découvrir que l'aspirine peut réduire de moitié le risque de cancers du gros intestin, l'amidon résistant semble également efficace dans la prévention d’autres cancers ».

 

L'équipe mène actuellement l'essai international, CaPP3, auprès de plus de 1.800 patients atteints du syndrome de Lynch pour déterminer si des doses d'aspirine plus petites et plus sûres peuvent contribuer à réduire le risque de cancer.

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