Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

CANCER : Marcher plus vite pour mieux récupérer

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 1 semaine
Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention
La marche est un type d’exercice adapté à l’âge avancé et que la vitesse de la marche est un indicateur clinique du degré d’autonomie et de l’espérance de vie (Visuel Fotolia 113478300)

On sait que la marche est un type d’exercice adapté à l’âge avancé et que la vitesse de la marche est un indicateur clinique du degré d’autonomie et de l’espérance de vie. Cette étude d’oncologues de l'Université de Washington révèle ici que le rythme de marche peut être important chez les survivants du cancer pour la récupération et la survie. Les conclusions publiées dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention suggèrent de développer des méthodes de surveillance et des interventions permettant d’améliorer le rythme de marche pour ce groupe de patients.

 

Cette nouvelle étude identifie une relation entre un rythme de marche lent et un risque accru de décès chez les survivants du cancer. Et si l'étude n'établit pas la marche lente telle une cause de décès, elle montre une association forte et persistante dans la période de récupération de 9 tumeurs.

Les chercheurs appellent à plus de recherche sur de nouvelles interventions ciblées telles que des programmes d'activité physique pour aider les survivants du cancer à améliorer leur capacité et leur vitesse de marche. Cela pourrait contribuer à augmenter leur survie après le diagnostic et le traitement du cancer. « Globalement les survivants du cancer vivent de plus en plus longtemps et c'est une bonne nouvelle », rappelle l’auteur principal, le Dr Elizabeth A. Salerno, professeur de chirurgie à l'Université de Washington. "Mais il est important de mieux cerner les effets du traitement sur le rythme de marche, un facteur de risque modifiable, qui peut ouvrir de nouvelles pites thérapeutiques ».

Vitesse de marche et survie

L’étude a suivi 233.000 participants à la (NIH-AARP) Diet and Health Study, âgés de 50 à 71 ans, qui ont renseigné par questionnaire leurs données de santé et leurs caractéristiques de marche, dont difficultés ou douleurs ou handicaps éventuels. Ainsi certains participants ont précisé marcher à un rythme très lent ou être incapable de marcher. Après cette première évaluation, les participants ont été suivis pendant plusieurs années. Par rapport aux témoins en bonne santé de l'étude, les survivants du cancer s’avèrent :

  • 42% plus susceptibles de marcher au rythme le plus lent ;
  • 24% plus susceptibles de déclarer un handicap ;
  • ceux qui marchaient au rythme le plus lent ont un risque de décès multiplié par 2 toutes causes confondues, par rapport aux participants marchant au rythme le plus rapide.

 

Cette association entre le rythme de marche le plus lent et un risque significativement accru de décès mérite réflexion, soulignent les chercheurs. D’autant qu’elle est observée pour 9 types de cancer, dont le cancer du sein, du côlon, le mélanome, le lymphome non hodgkinien, les cancers oraux, de la prostate, du rectum, des voies respiratoires et des voies urinaires. L'association entre l’incapacité totale de marcher (absence de mobilité) et le décès est encore plus forte, pour les 9 cancers cités plus hauts mais aussi dans le cas des cancers de l'endomètre, endocrinien, de l’ovaire et de l'estomac.

 

  • A chaque vitesse de marche, son niveau de risque de décès : si la lenteur de la marche est également liée à une mortalité accrue, quelle qu'en soit la cause, chez des personnes sans diagnostic de cancer,
  • le risque de décès fait plus que doubler chez les survivants du cancer ;
  • par rapport aux personnes sans diagnostic de cancer qui marchent au rythme le plus rapide, les survivants du cancer qui marchent le plus lentement présentent un risque de décès multiplié par 10 toutes causes confondues ;
  • enfin, les survivants du cancer à mobilité réduite présentent un risque de décès multiplié par 5 vs les personnes sans diagnostic de cancer ni incapacité.

 

5 ans ou plus après le diagnostic : dans de nombreux cas, les survivants du cancer signalent des difficultés à marcher 5 ans ou plus après le diagnostic et le traitement du cancer, ce qui suggère que les effets néfastes du diagnostic et du traitement du cancer persistent sur une longue durée. Cela suggère aussi des opportunités d'intervention pour aider ces patients à améliorer leur capacité et leur vitesse de marche.

 

Cette analyse, la première à explorer la relation entre le cancer, le rythme de marche et la mortalité dans 15 types de cancer différents incite à chercher maintenant à identifier les raisons sous-jacentes de ces associations. La marche lente pourrait être due au cancer lui-même, aux effets indésirables du traitement ou à des changements de mode de vie.

 

Cependant, il reste important de surveiller cet indicateur après un cancer. Et de vérifier qu'accélérer le rythme de la marche par des interventions personnalisées aura bien un effet sur la récupération...

Autres actualités sur le même thème