CANCER COLORECTAL : Pourquoi l’obésité reste un facteur trop sous-estimé
L'obésité reste un facteur de cancer colorectal sous-estimé et la perte de poids involontaire, qui précéde souvent un cancer y est certainement pour beaucoup, suggère cette équipe d’épidémiologistes et de cancérologues du Centre allemand de recherche sur le cancer (Deutsches Krebsforschungszentrum, DKFZ, Heidelberg). En effet, de nombreux patients perdent du poids involontairement dans les années qui précèdent un diagnostic de cancer colorectal. Cependant, la plupart des études portant sur l’association entre le poids corporel et le risque de cancer n'ont pas pris en compte le fait que de nombreuses personnes atteintes d’un cancer perdent du poids dans les années précédant le diagnostic. Cela a conduit à une sous-estimation significative de la contribution de l'obésité au risque de cancer. D'autant que la perte de poids involontaire peut être un indicateur précoce du cancer colorectal.
On sait aujourd’hui que l'obésité est un facteur de risque pour toute une série de cancers. L’association est particulièrement marquée dans le cas du cancer de l'endomètre, du rein ou encore dans le cancer colorectal. Ainsi, les personnes souffrant d’obésité encourent un risque de développer un cancer colorectal accru d’environ 30 % vs les personnes de poids normal.
Quelle contribution réelle de l'obésité au risque de cancer colorectal ?
Pour évaluer l'ampleur du biais actuel possible, les chercheurs ont évalué les données de poids, au moment du diagnostic, mais aussi des années avant, de 12.000 participants. Cette analyse révèle :
- l’absence de relation établie entre le poids corporel au moment du diagnostic et le risque de cancer colorectal ;
- en revanche, il existe une forte corrélation entre le surpoids et le risque futur de cancer colorectal ;
- cette association est la plus marquée 8 à 10 ans avant le diagnostic ;
- les participants très en surpoids ou obèses au cours de cette période de 8 à 10 ans avant le diagnostic ont un risque multiplié par 2 de futur cancer colorectal ;
- enfin, un nombre considérable de participants touchés par le cancer colorectal ont involontairement perdu du poids avant le diagnostic ;
- une perte de poids involontaire de 2 kilos ou plus dans les 2 ans précédant le diagnostic est jusqu’à 7,5 fois plus fréquente chez les participants atteints de cancer que chez les témoins.
« Pendant cette période, le cancer est déjà là, mais ses symptômes ne sont pas encore perceptibles. La perte de poids involontaire pourrait également être une indication précoce de cancers ou d'autres maladies et devrait être investiguée ».
En conclusion, ne prendre en compte le poids qu’au moment du diagnostic de cancer ne permet pas d’identifier ce lien entre l'obésité et le risque accru de cancer colorectal, explique l’auteur principal de l’étude, le Dr Marko Mandic, chercheur au DKFZ. Cependant l’obésité est bien un facteur majeur précurseur, des années avant, d’un futur cancer colorectal.
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