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CANNABIS MÉDICAL: Le récepteur cannabinoïde se révèle pour mieux se laisser cibler

Actualité publiée il y a 7 années 4 mois 1 semaine
Cell

CB1, exprimé dans le cerveau et dans la moelle épinière, est l’un des 2 récepteurs connus du réseau de signalisation endogène ou système endocannabinoïde. Cette étude du National Institute on Drug Abuse (NIDA/NIH), présentée dans la revue Cell qui permet de mieux comprendre sa structure apporte un aperçu précieux pour la conception de médicaments cannabinoïdes sûrs et efficaces : les molécules qui ciblent les récepteurs CB1 sont prometteurs dans le traitement de toute une variété de conditions telles que la douleur, l'inflammation, l'obésité, les maladies neurologiques bien sûr et les troubles de toxicomanie.

Les plantes « du genre Cannabis » (sativa et indica) utilisées en médecine traditionnelle depuis des millénaires contiennent près de 500 composés différents appartenant à 18 classes de produits chimiques, il reste donc complexe d'attribuer ses différents effets physiologiques à un famille de composés en particulier. Les 2 les plus étudiés et les mieux connus sont · son principal constituant psychoactif, le Δ9-tétrahydrocannabinol (Δ9-THC), · son composant non psychoactif le plus important, le cannabidiol (CBD). D'autres phytocannabinoïdes ont été isolés dans le cannabis, et documentés pour leur activité biologique (Δ8-THC, cannabinol, Δ9-tetrahydrocannabivarin et cannabidivarin). Aujourd'hui, on connaît mieux la gamme des effets pharmacologiques du THC et du CBD, y compris en interaction avec un réseau de signalisation endogène appelé système endocannabinoïde, en particulier avec deux récepteurs connus sous le nom de CB1 et CB2. CB1 est exprimés dans le cerveau et dans la moelle épinière, CB2 principalement dans les tissus du système immunitaire (macrophages) et certaines cellules du cerveau autres que les neurones.


L'intérêt thérapeutique du cannabis et de ses composés cannabinoïdes, en particulier du cannabidiol, est considérable. Cependant, certains cannabinoïdes synthétiques (ex : K2 ou Spice) peuvent produire des réactions graves et même mortelles, d'autres cannabinoïdes des effets secondaires moins sévères. Cette nouvelle recherche qui apporte une vision plus précise de la structure du récepteur cannabinoïde humain CB1 informe nous seulement sur le processus d'action des cannabinoïdes synthétiques, mais aussi naturels. En particulier sur le tétrahydrocannabinol (THC) qui se lie au récepteur CB1 pour produire ses effets.

Tout est dans la liaison : « Les cannabinoïdes peuvent entraîner des effets très différents, selon la façon dont ils se lient au récepteur CB1 », explique le Directeur du NIDA, le Dr Nora D. Volkow. « Comprendre comment ces composés chimiques se lient au récepteur CB1 va guider la conception de nouveaux médicaments et permettre d'élargir et de préciser la promesse thérapeutique du système endocannabinoïde ».

Sous-poches et canaux : les chercheurs ont utilisé un produit chimique spécifique, AM6538, pour inactiver et cristalliser le récepteur CB1. Ils ont ensuite calculé la structure tridimensionnelle du complexe CB1 AM6538 par cristallographie. Les chercheurs ont ainsi reconstituer comment ces cannabinoïdes peuvent pénétrer dans le modèle de CB1 en 3D, et la durée de leurs liaisons au récepteur CB1. Des indices essentiels sur les mécanismes par lesquels certains produits chimiques produisent des effets plus durables.

Cette structure complexe va maintenant permettre aux chimistes de concevoir des composés qui ciblent spécifiquement les différents sites du récepteur pour produire les bons effets.

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