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CANNABIS : Ses molécules antalgiques sont 30 fois plus puissantes que l'Aspirine

Actualité publiée il y a 4 années 8 mois 1 jour
Phytochemistry
La plante biosynthétise des molécules antalgiques 30 fois plus puissantes, que l'Aspirine pour réduire l'inflammation

Cette équipe de chimistes de l'Université de Guelph (Canada) décrypte l’action analgésique du cannabis et montre, avec ses travaux que la plante biosynthétise des molécules antalgiques 30 fois plus puissantes que l'aspirine pour réduire l'inflammation. Cette découverte, documentée dans la revue Phytochemistry ouvre la possibilité de créer un traitement analgésique d'origine naturelle capable d’apporter un soulagement puissant sans aucun risque d'accoutumance.

 

Une alternative qui répond à un immense besoin pour le soulagement de la douleur aiguë et chronique, en regard de l’épidémie d’opioïdes, explique l’auteur principal, le professeur Tariq Akhtar, département de biologie moléculaire et cellulaire : « Ces molécules ne sont pas psychoactives et ciblent l'inflammation à la source, ce qui en fait des antidouleurs idéaux ».

Des antidouleurs idéaux à partir du cannabis ?

En utilisant une combinaison de biochimie et de génomique, les chercheurs ont pu déterminer comment le cannabis fabrique ces 2 molécules, la cannflavine A et la cannflavine B. Connues sous le nom de « flavonoïdes », les cannflavines A et B ont été identifiées pour la première fois en 1985, et alors documentées avec une capacité anti-inflammatoire presque 30 fois plus élevée que l'acide acétylsalicylique (aspirine). Des recherches plus approfondies sur les molécules ont été bloquées pendant des décennies en partie parce que la recherche sur le cannabis était hyper-réglementée. Le cannabis étant désormais légal au Canada, la recherche en génomique beaucoup plus avancée, il est devenu possible d'analyser le cannabis pour comprendre comment la plante biosynthétise ses cannflavines.

 

Mieux comprendre comment ces molécules sont produites va permettre de « donner vie aux gènes » et reconstituer, de manière synthétique, ces molécules cannflavines A et B. A partir des données génomiques, les chercheurs ont donc appliqué les techniques classiques de biochimie pour identifier les gènes du cannabis impliqués dans la production des cannflavines A et B.

 

De nouveaux analgésiques naturels : « Pouvoir proposer une nouvelle option de soulagement de la douleur est excitant, et nous sommes fiers que notre travail puisse devenir un nouvel outil dans l'arsenal thérapeutique contre la douleur ». Rappelons encore qu’à l'heure actuelle, les personnes souffrant de douleur chronique doivent souvent utiliser des opioïdes, qui bloquent les récepteurs de la douleur du cerveau mais comportent un risque d'effets secondaires et de dépendance élevé. Les cannflavines cibleraient la douleur avec une approche différente et qui réduirait aussi l'inflammation.

 

Un défi chimique à relever : ces molécules sont présentes dans le cannabis à des niveaux si bas, qu’il est impossible d'essayer de modifier la plante de cannabis pour créer plus de ces substances. Il s’agit donc de mettre au point d'un système biologique permettant de créer ces molécules, afin de les obtenir en grande quantité. C’est en cours avec la biotech Anahit International Corp., qui a repris le  brevet de l'Université de Guelph pour la biosynthèse de la cannflavine A et B -en dehors de la plante de cannabis.

 

Anahit compte commercialiser la plateforme de synthèse de cannflavine A et B de manière à rendre ces molécules accessibles aux usagers de santé à travers toute une gamme de produits médicaux (crèmes, pilules, boissons pour sportifs, des patchs transdermiques et autres options innovantes...).

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