CHIMIOTHÉRAPIE : L’épigénétique fait désormais partie du traitement ?
L'ajout d'un médicament épigénétique à la chimiothérapie standard se révèle efficace dans cette étude pilote, dans le traittement du lymphome à cellules T. L'étude, menée par une équipe de pharmacologues et cancérologues de la Weill Cornell Medicine, révèle que près de 90% des participants atteints d'un sous-type agressif de lymphome non hodgkinien entrent en rémission dans ce petit essai clinique de phase II, présenté dans la revue Blood. Le traitement « épigénétique » peut, en effet, rendre la chimiothérapie plus efficace.
Les lymphomes proviennent de cellules immunitaires, principalement des cellules B et des cellules T, dont la prolifération maligne entraîne le gonflement des ganglions lymphatiques. Ce lymphome rare mais qui représente tout de même plusieurs milliers de cas dans le monde est relativement difficile à traiter avec succès. Son pronostic est négatif, avec un taux de survie estimé à 5 ans de seulement 20 à 30 %.
L'essai clinique est mené auprès de 17 patients atteints de lymphome à cellules T angioimmunoblastiques :
- 15 des participants (soit 88,2%) ont développé des réponses complètes après un traitement de plusieurs mois, qui associait un schéma standard de chimiothérapie à 4 médicaments, connu sous le nom de R-CHOP avec un autre médicament appelé azaciditine. Ces patients atteints de ce lymphome ont des tumeurs qui portent généralement des grappes excessives de marques épigénétiques appelées méthylations, que l'azacitidine permet de supprimer ;
- la durée médiane de suivi des patients était de 21 mois, ce qui a permis aux chercheurs d'estimer les taux de survie sans progression sur 2 ans, soit 69,2 % pour les 17 patients atteints de ce lymphome ;
- les effets secondaires avec la thérapie combinée sont à ce qui est normalement observé avec la chimiothérapie standard.
Un traitement prometteur pour ce sous-type de lymphome à cellules T
Le traitement initial standard pour la plupart des lymphomes est le régime de chimiothérapie à 4 médicaments (R-CHOP), généralement administré en 6 cycles de 3 semaines. Cependant, l’équipe a cherché à améliorer l'efficacité de ce traitement pour ce lymphome – et probablement pour d'autres formes de lymphome à mauvais pronostic.
L'association de l’azacitidine à la une chimiothérapie standard se révèle efficace chez la majorité des participants et apparaît donc une stratégie prometteuse. Une précédente étude de la même équipe a également révélé que la thérapie combinée est efficace à produire des taux de réponse complète chez les patients atteints d’autres types de lymphomes agressifs, à cellules B.
L’auteur principal, le Dr Jia Ruan, professeur de médecine clinique au Weill Cornell Medicine et oncologue au NewYork-Presbyterian/Weill Cornell Medical Center se déclare très satisfait de ces premiers résultats qui devront prochainement être validés par des essais cliniques plus larges.
Un essai sur 150 patients atteints est en cours et les auteurs rappellent que l'azacitidine est déjà approuvée par l’Agence sanitaire américaine Food & Drug Administration pour le traitement du syndrome myélodysplasique et de certaines leucémies.
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