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CICATRISATION : La molécule qui circonscrit la lésion

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 2 jours
JAHA: Journal of the American Heart Association
La molécule présente une forte capacité anti-inflammatoire et réparatrice et pourrait permettre de répondre très rapidement après une crise cardiaque ou une blessure cutanée, avec un effet cicatrisant au niveau de la lésion ou de la plaie et protecteur au niveau des tissus sains péri-lésionnels

Cette nouvelle molécule documentée par une équipe de la Virginia Tech a « plusieurs cordes à son arc » : Ce composé appelé alphaCT1 induit des effets bénéfiques ce qui concerne la cicatrisation des plaies cutanées, en particulier des plaies chroniques telles que les ulcères du pied diabétique mais permet aussi, en cas de crise cardiaque, de limiter le risque de lésion ischémique hypoxique au premier groupe de cellules touchées, épargnant ainsi les cellules du muscle cardiaque situées à proximité. Ces travaux, présentés dans le Journal of the American Heart Association (JAHA) ouvrent l’espoir d’un médicament cicatrisant « puissant », presqu’universel.

 

Car la molécule présente une forte capacité anti-inflammatoire et réparatrice. Elle pourrait permettre de répondre très rapidement après une crise cardiaque ou une blessure cutanée, avec un effet cicatrisant au niveau de la lésion ou de la plaie et protecteur au niveau des tissus sains péri-lésionnels. En particulier, dans le cas de la crise cardiaque, où « le temps, c'est du muscle » -comme l’écrit l’auteur principal, le Dr Robert Gourdie, du Centre de recherche en médecine cardiaque et réparatrice de la Virginia Tech, la molécule permettrait de réduire le risque de lésion ischémique hypoxique.

Le composé permet de limiter les effets nocifs « de voisinage »

Eviter la propagation de l’hypoxie ou « l’effet de voisinage » : sans oxygène fourni par le flux sanguin, les cellules cardiaques meurent rapidement. Lorsque la crise cardiaque réduit l’afflux de sang et d'oxygène à une partie isolée de cellules cardiaques, ces cellules mourantes envoient des signaux à leurs voisines, encore en bonne santé et la lésion s’élargit encore. Un moyen de maintenir la lésion localisée dans le groupe de cellules directement affectées et de permettre aux cellules du muscle cardiaque situées à proximité de rester intactes permettrait donc de limiter la sévérité de l’infarctus.

 

Idem dans la cicatrisation des plaies cutanées : le composé alphaCT1, justement, cible l'activité des canaux des membranes cellulaires chargés de contrôler les aspects clés de l'effet de voisinage. Il entraîne d'autres effets inattendus et bénéfiques, dans la cicatrisation des plaies cutanées. Dans ce cas, il permet de réduire l'inflammation et d’obtenir une cicatrisation plus rapide des plaies chroniques dont les ulcères du pied diabétique. alphaCT1  fait actuellement l'objet d'essais cliniques de phase III pour le traitement des plaies.

 

Quel fonctionnement au niveau moléculaire ? Pour comprendre le processus sous-jacent, l’équipe a conçu des molécules ayant de légères différences chimiques par rapport à la molécule mère, ce qui, en fait, a conduit à une découverte inattendue. L'un des variants de l'alphaCT1 - appelé alphaCT11 – s’avère encore plus puissant que la molécule mère. L’étude révèle, sur des souris, que l’alphaCT11 procure un remarquable effet de réduction des blessures, même 20 minutes après la perte de circulation sanguine à l’origine de lésions ischémiques. AlphaCT11 va donc servir de base à un prochain traitement des crises cardiaques mais va également être testé dans la cicatrisation des plaies.

 

De nouveaux modes d’administration de l’alphaCT11 sont également en développement : l’idée est d’utiliser de minuscules gouttelettes lipidiques d'origine naturelle appelées exosomes.

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