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CONTRACEPTION MASCULINE : Un pas vers un contraceptif non hormonal

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 2 semaines
Journal of Medicinal Chemistry
Cette nouvelle recherche marque une étape prometteuse vers un contraceptif masculin non hormonal (Visuel Fotolia 192828995)

La plupart des recherches sur la contraception masculine ciblent l'hormone sexuelle masculine, la testostérone, ce qui peut entraîner des effets secondaires tels que la prise de poids, la dépression et l'augmentation des taux de cholestérol LDL. Cette nouvelle recherche marque une étape prometteuse vers un contraceptif masculin non hormonal.

Ces travaux, publiés dans Journal of Medicinal Chemistry, révèlent, à ce stade in vitro, la capacité de ce candidat à réduire de moitié le nombre de spermatozoïdes.

 

Actuellement, les hommes n'ont que 2 options, les préservatifs masculins et la vasectomie, une approche difficilement inversable, coûteuse et à risque d’échec. Le besoin d'un contraceptif masculin efficace, durable mais réversible, similaire à la pilule contraceptive pour les femmes est évident, et de préférence non hormonal, car les approches ciblant la testostérone entraînent des effets secondaires indésirables

La piste des kinases dépendantes de la cycline, ou CDK

L’équipe de pharmacologues du Collège de Pharmacie de l’Université du Minnesota a développé un candidat qui cible un récepteur spécifique de la vitamine A et constate que ce candidat fonctionne justement comme un contraceptif très efficace et sans effets secondaires. Mais alors que de nombreuses protéines sont impliquées dans la formation des spermatozoïdes, l’équipe s’est lancée dans l’exploration de plusieurs options afin d’optimiser les chances de succès et de pouvoir aller jusqu'aux essais cliniques et jusqu’à l’autorisation de mise sur le marché.

Les chercheurs se sont donc intéressés à un autre ensemble de protéines impliquées dans le cycle cellulaire : les kinases dépendantes de la cycline, ou CDK, qui jouent un rôle dans la production de spermatozoïdes- et le développement des tumeurs.

 

  • Ainsi, des souris privées de récepteur CDK2 sont stériles, donc un médicament qui ciblerait cette protéine pourrait servir de contraceptif efficace. Un tel candidat aurait également un potentiel thérapeutique contre le cancer car l'inhibition de l'enzyme ralentit la croissance tumorale.
  • Cependant, les inhibiteurs actuellement disponibles de CDK2 ont tendance à produire des effets indésirables hors cible.

 

Les chercheurs ont donc travaillé au développement d’un inhibiteur très sélectif de CDK2.

 

L'équipe identifie, précisément, un site de liaison jusque-là inconnu dans CDK2 et une molécule de colorant disponible dans le commerce qui s'y lié avec succès. En utilisant le colorant comme point de départ, les chercheurs passent au crible des dizaines de milliers de composés différents afin d’identifier les composés qui se lient, mieux que le colorant, à ce site de liaison de CDK2, pour le neutraliser.

 

Le bon candidat ? Un composé, le plus apte à se lier, nommé EF-4-177 démontre enfin :

 

  • une longue demi-vie ;
  • une bonne diffusion dans les testicules de souris ;
  • une grande efficacité à inhiber le sperme : après une exposition de 28 jours, le nombre de spermatozoïdes des animaux a diminué d'environ 45 %.

 

Si la durée d’efficacité, le profil de sécurité et de nombreuses autres caractéristiques doivent encore être validées, c’est un premier pas prometteur sur la voie d’un contraceptif masculin non hormonal.

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