CONTRACEPTION : Quel impact sur la santé mentale ?
Des millions de femmes ont recours à la contraception, cette recherche menée à la Rice University (Houston) démontre que la contraception pourrait avoir bien d’autres effets que simplement prévenir une grossesse. Ces conclusions, publiées dans la revue Hormones and Behavior suggèrent que la contraception hormonale peut également influencer les émotions et la mémoire, façonnant ainsi les comportements des femmes au quotidien.
Qui dit contraception, dit hormones, et ces hormones sont prises par des millions de femmes, non seulement pour prévenir les grossesses non désirées, mais aussi pour gérer des affections telles que l'endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et les cycles irréguliers. Alors que de nombreuses femmes témoignent que ces médicaments peuvent avoir des effets comme des sautes d'humeur, des fluctuations de poids et des déséquilibres émotionnels, cette nouvelle recherche confirme
des effets parfois même plus complexes voire surprenants.
La recherche révèle en effet que les contraceptifs hormonaux semblent influencer la façon dont les femmes ressentent leurs émotions sur le moment et dont elles se souviennent ultérieurement de ces événements émotionnels.
L’auteur principal, Beatriz Brandao, chercheur en sciences psychologiques à la Rice, relève : « Pour les femmes, ces résultats mettent en évidence ce que beaucoup soupçonnaient depuis longtemps : la contraception peut avoir un impact bien au-delà de la santé reproductive. La contraception hormonale ne se limite pas à prévenir les grossesses ;
la contraception influence également les zones cérébrales impliquées dans les émotions et la mémoire, des zones essentielles à la santé mentale ».
L’étude compare les réponses de participantes utilisant des contraceptifs hormonaux à des participantes témoins suivant un cycle naturel à des images positives, négatives et neutres tout en appliquant différentes stratégies de régulation des émotions, telles que la distanciation, la réinterprétation ou l'immersion. Toutes les participantes ont également passé un test de mémoire. L’expérience montre que :
- les participantes sous contraceptifs hormonaux ont des réactions émotionnelles plus fortes que les témoins ;
- lorsque ces participantes sous contraception sont invitées à adopter des stratégies ou comportements de distanciation ou la réinterprétation, elles se souviennent alors moins bien des détails des événements négatifs, même si leur mémoire générale de ces événements reste intacte : elles se souviennent bien de l’événement dans son ensemble, mais pas de tous les détails ;
- cette sorte de « distance » leur permet de passer plus facilement à autre chose – de plus positif- au lieu de ressasser les détails désagréables et de ruminer.
Ces résultats peuvent aider de nombreuses femmes à comprendre comment la contraception peut affecter non seulement le corps et la santé reproductive, mais aussi l'esprit. D’autant que, rappellent les auteurs, la régulation émotionnelle et la mémoire sont liées à des problèmes de santé mentale tels que la dépression, et cette recherche suggère bien que
les contraceptifs hormonaux pourraient influencer ces processus de santé mentale, de manière subtile mais significative.
Des résultats non dénués d’implications, qui suggèrent que la contraception hormonale a la capacité de moduler la régulation émotionnelle la mémoire des femmes, notamment celle des expériences négatives.
Mieux comprendre comment les hormones reproductives, qu'elles soient naturelles ou synthétiques, influencent la santé émotionnelle des femmes pourrait les aider à faire des choix plus éclairés concernant leur santé reproductive et mentale.
Source: Hormones and Behavior 25 Aug, 2025 DOI:10.1016/j.yhbeh.2025.105805 Emotion regulation strategies differentially impact memory in hormonal contraceptive users
Cette actualité a été publiée le 20/10/2025 par
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