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CORTISONE : Un traitement prophylactique contre les fractures ?

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 5 jours
Université de Göteborg
Un traitement prophylactique permet de réduire de 65% le risque de fracture chez les patients âgés sous cortisone

Parmi les effets secondaires de la cortisone, un risque accru de fracture, en particulier de la hanche chez les personnes âgées. Pourtant, il existe pourtant une protection efficace contre la fracture de la hanche pour les nombreux patients dont le squelette se fragilise avec l’âge mais aussi en raison des effets secondaires possibles du traitement par cortisone. Cette étude de l'Académie Sahlgrenska (Suède), présentée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), rappelle en effet que l'alendronate (Fosamax®) un traitement de l'ostéoporose, réduit de 65% le risque de fracture de la hanche chez ce groupe de patients.

On sait que les fractures de la hanche affectent plus fréquemment les personnes âgées, entraînant un handicap ou une perte d’autonomie, une diminution sévère de la qualité de vie et parfois un décès prématuré. Chez les patients âgés de 80 ans et plus, la combinaison d'une chirurgie, d’une hospitalisation souvent prolongée, de l’immobilité, du risque d'infection, de caillots de sang et de confusion mentale peut être mortelle. Il est pourtant possible de réduire le risque de cet enchainement de facteurs néfastes chez les patients âgés sous cortisone, particulièrement vulnérables aux fractures. Mais, dans la réalité, seul un petit pourcentage d’entre eux reçoit un traitement prophylactique pour limiter le risque de fracture, explique le Dr Mattias Lorentzon, professeur de gériatrie à Göteborg. En cause, un manque de connaissances et de protocoles au sein de la communauté médicale et du système de santé.

 

Le traitement par cortisone qui vise à réduire l'inflammation associée à de nombreuses maladies chroniques liées à l’âge dont l'arthrite ou certains troubles musculaires va jusqu’à doubler le risque de fracture de la hanche. Cette étude révèle que seul un patient sur 4, traité par cortisone reçoit l'alendronate. Cette analyse des données de registres de santé suédois de plus de 400.000 patients âgés de 80 ans et plus, dont 1.802 ont reçu de l'alendronate après avoir commencé un traitement par cortisone prednisolone montre tout le bénéfice de l'alendronate. Le traitement par alendronate, sous forme de comprimé, était prescrit pendant au moins 3 mois, à raison d'au moins 5 mg par jour. A ce groupe d’intervention a été apparié un groupe témoin de patients « sous » prednisolone mais sans traitement par alendronate.

-Dans ce groupe témoin, « sous » prednisolone mais sans alendronate, l’incidence des fractures à 15 mois atteint 4,1%,

-dans le groupe d’intervention (prednisolone + alendronatealendronate), l’incidence des fractures se limite à 1,5%.

-La plupart des fractures de la hanche se produisent chez les femmes.

Cela équivaut à une réduction de 65% du risque, toutes fractures confondues. Et cela vaut également pour le risque de récidive, réduit « de façon spectaculaire » en cas de traitement protecteur.

Le nombre de patients recevant ce traitement protecteur est assez faible à l'heure actuelle, mais nous espérons que ces données vont inciter à opter pour ce médicament « anti-fracture ».

Une étude d'observation rétrospective est en cours pour confirmer ces conclusions.


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