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COVID-19 : 21 médicaments prometteurs, candidats au repositionnement

Actualité publiée il y a 3 années 8 mois 3 semaines
Nature
Plusieurs de ces médicaments candidats au repositionnement, boostent l'activité du remdesivir, un traitement standard actuel pour le COVID-19 (Visuel Sanford Burnham Prebys Medical Discovery Institute).

Cette étude d’une équipe du Sanford Burnham Prebys Medical Discovery Institute (La Jolla) identifie 21 médicaments existants à repositionner - en leur accordant une nouvelle indication- pour le traitement de COVID-19. Cette étude, présentée dans la revue Nature, identifie notamment plusieurs médicaments qui boostent l'activité du remdesivir, un traitement standard actuel pour le COVID-19.

 

L'émergence du nouveau coronavirus SARS-CoV-2 en 2019 responsable de la pandémie mondiale COVID-19 a placé les équipes de recherche du monde entier face à un véritable défi. Car le développement d'un vaccin nécessitera probablement encore au moins 12 à 18 mois, et le délai type d'approbation d'un nouveau traitement antiviral peut dépasser 10 ans. Ainsi, l’option du repositionnement de médicaments existants est plébiscitée par de nombreux pharmacologues, car elle va permettre d’accélérer considérablement le déploiement de nouvelles thérapies pour contrer COVID-19.

Le processus d'approbation pourrait être très rapide

Sumit Chanda, professeur au Sanford Burnham avec cette équipe internationale de scientifiques a identifié ces médicaments

  • en analysant l'une des plus grandes bases au monde de médicaments, comportant plus de 12.000 petites molécules au stade clinique ou approuvées par la FDA ;
  • en sélectionnant 100 molécules ayant une activité antivirale confirmée par tests de laboratoire ;
  • parmi ceux-ci, 21 médicaments ont été jugés efficaces à des concentrations pouvant être atteintes en toute sécurité chez les patients ;
  • puis 4 de ces composés se sont avérés fonctionner en synergie avec le remdesivir, le traitement standard actuel pour le COVID-19.

 

Vers un processus d’approbation « fast track » : étant donné que la plupart des molécules identifiées ont déjà satisfait à une grande partie du parcours d’approbation, les profils de sécurité pharmacologique et humaine connus de ces composés vont permettre une évaluation préclinique et clinique accélérée (fast track) pour obtenir l’indication dans le traitement de COVID-19.

 

En combinaison avec le remdesivir qui permet de raccourcir le temps de récupération des patients à l'hôpital, ou en substitution pour les patients qui ne répondent pas au remdesivir, ces 21 molécules pourraient jouer un rôle clé  en cas de résurgence de l’épidémie : « les taux d'infection continuent d'augmenter en Amérique et dans le monde et l'urgence demeure de trouver des médicaments abordables, efficaces et facilement disponibles qui peuvent venir compléter l'utilisation du remdesivir, ainsi que des médicaments qui pourraient être administrés à titre prophylactique ou au premier signe d’infection en ambulatoire ».

 

Des tests approfondis et des études de validation sont en cours, qui évaluent les molécules in vitro sur des biopsies pulmonaires humaines infectées par le virus, qui les évaluent également « en synergie » avec le remdesivir, également sur de petits modèles animaux et des « mini poumons » ou organoïdes pulmonaires, qui imitent les tissus humains et établissent des relations dose-réponse entre les médicaments et l'activité antivirale. Sur ces 21 médicaments aujourd’hui considérés comme efficaces à bloquer la réplication virale, les scientifiques ont découvert que :

  • 13 ont déjà passé des essais cliniques pour d'autres indications et sont efficaces à des concentrations, ou à des doses, qui pourraient être atteintes en toute sécurité chez les patients atteints de COVID-19 ;
  • 2 sont déjà approuvés par la FDA : l'astémizole (allergies), la clofazamine (lèpre) et… le remdesivir a reçu une autorisation d'utilisation d'urgence de l'Agence américaine pour COVID-19.
  • 4 agissent en synergie avec le remdesivir, y compris le dérivé « chloroquine hanfangchine A » (tétrandrine), un médicament antipaludique qui en est au stade des essais cliniques de phase III.

Des options thérapeutiques possibles considérablement élargies,

d'autant que plusieurs de ces molécules ont déjà des données de sécurité clinique chez l'Homme. L’étude est donc précieuse pour la communauté scientifique :

 

« sur la base de cette analyse, la clofazimine, la hanfangchine A, l'apilimod et l'ONO 5334 représentent les meilleures options à court terme pour un traitement efficace contre le COVID-19. Si certains de ces médicaments sont actuellement en cours d’essais cliniques pour le COVID-19, nous pensons qu'il reste important de rechercher encore d'autres médicaments candidats afin de disposer d’un large spectre d’options thérapeutiques si le SRAS-CoV-2 devient résistant aux médicaments ».