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COVID-19 : Dépression et solitude atteignent des sommets chez les étudiants

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 4 semaines
Boston University
L'analyse révèle sans surprise un très profond mal-être chez ces jeunes avec un impact sur les performances scolaires (Adobe Stock 339489174)

C’est une très large enquête menée à l'échelle des Etats-Unis auprès de dizaines de milliers d’étudiants, mais dont les résultats sont très certainement généralisables à de nombreux pays : l'analyse révèle sans surprise un très profond mal-être chez ces jeunes avec un impact sur les performances scolaires. Elle appelle de toute urgence à la mise en œuvre d’interventions de soutien psychologique et financier ciblées sur les jeunes, alors que la dépression atteint ses plus hauts niveaux, en particulier chez les plus démunis.

 

Le Dr Sarah Ketchen Lipson est chercheur en santé mentale à l'Université de Boston. Elle a dirigé ce sondage national du Healthy Minds Network mené auprès de près de 33.000 étudiants qui révèle une prévalence jamais atteinte et en progression continue de la dépression et de l'anxiété chez les jeunes, sous l’effet de facteurs de stress multiples, la pandémie COVID-19 mais aussi les inégalités systémiques et le racisme.

La moitié des étudiants à l'automne 2020 "dépistés" positifs pour la dépression et / ou l'anxiété

  • 83% des étudiants déclarent également que leur santé mentale a eu un impact négatif sur leurs résultats scolaires au cours du mois précédent ;
  • Les 2 tiers des étudiants expriment un sentiment de solitude et d’isolement associé en particulier aux mesures de la distanciation sociale.

 

Mettre en œuvre des interventions de soutien en santé mentale est une urgence en milieu scolaire et universitaire, écrivent ces chercheurs qui appellent également les professeurs à faire preuve de souplesse et d’indulgence ce semestre…Les professeurs devraient également rester attentifs aux absences des cours en distanciel qui peut suggérer un problème ou un mal-être chez l’étudiant absent. Des courriels devraient être régulièrement envoyés à l'échelle de la classe pour exprimer le soutien des équipes pédagogiques.

 

Les étudiants les plus démunis ou appartenant aux minorités apparaissent plus touchés, car souvent « plus susceptibles de pleurer la perte d'un être cher à cause du COVID », expliquent les chercheurs. Ces mêmes étudiants sont également « plus susceptibles d'être confrontés à des difficultés financières». Autant de facteurs qui ont un impact négatif sur la santé mentale et la réussite scolaire.

 

La santé scolaire et universitaire doit mettre l'accent sur la prévention, l'adaptation et la résilience. Des efforts doivent être entrepris pour identifier les nombreux étudiants atteints de dépression ou d'anxiété et qui n’ont pas d’accès aux services de santé mentale. Mais la prévention reste de mise : favoriser le bien-être des étudiants ou du moins prévenir leur mal-être passe par « une éducation en santé mentale » qui peut tout à fait être intégrée aux programmes d’études.

 

Ce déclin de la santé mentale est plus largement constaté chez les adolescents et les jeunes adultes et bien au-delà du milieu universitaire ou secondaire : « Nous savons que la stigmatisation liée à la santé mentale diminue, et c'est l'une des principales raisons pour lesquelles nous sommes en mesure de collecter de meilleures données. Les gens sont plus ouverts, il existe plus de dialogue à ce sujet et nous sommes de mieux en mieux en mesure d’identifier les personnes qui ont des troubles de la santé mentale ». Les auteurs soulignent les nombreux facteurs responsables de cette tendance chez les jeunes, la pandémie, l'impact des médias sociaux et l'évolution des valeurs sociétales (une carrière réussie, gagner plus d'argent, avoir plus de followers et de likes)…Les difficultés financières pèsent lourd et les tendances suicidaires apparaissent ici directement liées à ces difficultés.

 

L’étude tire donc un signal d’alarme et engage les décideurs à prendre rapidement des décisions pour soutenir psychologiquement et financièrement les étudiants les plus touchés.

Le point positif est que la stigmatisation des troubles de la santé mentale semble s'estomper.

94% des étudiants déclarent ne pas porter de jugement sur un pair qui sollicite de l'aide pour sa santé mentale.  

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