COVID-19 : Des antidépresseurs réducteurs de forme sévère
Cette analyse de milliers de dossiers de santé électroniques suggère, à nouveau, que certains antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) sont associés à un risque de décès plus faible chez les patients atteints de COVID-19. Ces données, publiées dans le JAMA Network Open confirment que ces antidépresseurs peuvent être associés à une réduction de la sévérité de COVID-19, reflétée ici par un taux de décès réduit. Cependant, des recherches supplémentaires restent nécessaires pour décrypter l’action de ces ISRS en général, et plus spécifiquement de la fluoxétine et de la fluvoxamine contre le développement de COVID-19.
Une recherche de la Washington University School of Medicine à Saint-Louis a déjà montré que la fluvoxamine, un antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) pouvait empêcher les patients de tomber malades - au point de nécessiter une oxygénothérapie et/ou une hospitalisation. En d’autres termes, l’étude suggérait qu’en traitement d’appoint, la fluvoxamine permettrait de traiter un plus grand nombre de patients à domicile, limitant ainsi la surcharge des services d’hospitalisation et de réanimation « COVID ».
Certains ISRS, et en particulier le chlorhydrate de fluoxétine, associés à un risque de décès plus faible chez les patients COVID-19.
L'analyse des dossiers de santé d'environ 83.000 patients diagnostiqués avec COVID-19, dont 3.401 patients ayant reçu des ISRS confirme la réduction du risque de décès associée à l'utilisation des ISRS, en particulier de la fluoxétine, et vs patients n’ayant pas reçu d'ISRS.
Quel mécanisme possible ? L'utilisation d'antidépresseurs peut être associée à des niveaux réduits de plusieurs cytokines pro-inflammatoires impliquées dans le développement de formes sévères de tempête de cytokines.
Ces conclusions sont plus particulièrement observées la fluoxétine, la fluvoxamine- mais aussi avec d’autres ISRS. Précisément sur les 3.401 patients COVID-19 ayant reçu des ISRS, âgés de 64 ans en moyenne et à 60% des femmes :
- chez les participants prenant des ISRS, le risque de décès est de 14,6% vs 16,6%, chez les participants non traités par ISRS ;
- chez les 470 participants prenant de la fluoxétine, le risque de décès est de 9,8 % vs 13,3% chez les participants n’en prenant pas ;
- chez les 481 participants prenant de la fluoxétine ou de la fluvoxamine, le risque de décès est de 10% vs 13,3% chez les participants n’en prenant pas ;
- chez les 2.898 participants prenant un ISRS autre que la fluoxétine ou la fluvoxamine, le risque de décès est de 15,4 % vs 17,0 %, mais les auteurs précisent que la différence n’est pas significative.
Ce sont donc de nouvelles preuves de cet avantage des ISRS contre la sévérité de la maladie COVID-19.
Cependant, si ces résultats suggèrent que l'utilisation des ISRS peut réduire la mortalité chez les patients atteints de COVID-19, ces données pourraient également être influencées par des facteurs de confusion non pris en compte, précisent les auteurs qui envisagent donc des études de validation.
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