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COVID-19 : Des milliers de décès cardiovasculaires évitables

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 1 semaine
Heart
Des décès cardiaques excédentaires et évitables sont constatés durant la pandémie COVID-19 (AdobeStock_283358470)

La maladie cardiovasculaire est l’une des comorbidités préexistante majeure associée aux formes sévères et au décès par COVID-19. Cette étude de l’Université de Leeds qui précise le nombre de décès en excès pendant le pic de pandémie de COVID-19, en Angleterre et au Pays de Galle, révèle aussi, dans la revue Heart, les principales pathologies cardiaques, les raisons supplémentaires et les nouveaux contextes de ces décès en excès.  

 

L’étude identifie ainsi 2.085 décès « en excès » en Angleterre et au Pays de Galles en raison de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux pendant le pic de la pandémie de COVID-19. En moyenne, c'est 17 décès par jour les 4 mois de suivi (du 2 mars au 30 juin 2020), 17 décès quotidiens qui auraient probablement pu être évités.

Des décès cardiaques excédentaires et évitables

Les décès excédentaires sont définis comme les décès au-delà en nombre à ceux normalement attendus.

 

Les principales causes spécifiques, suggérées par les auteurs sont :

  • l’absence de demande de traitement ou de consultation aux Urgences pour une crise cardiaque ou autre maladie cardiovasculaire aiguë nécessitant des soins médicaux urgents,
  • par peur de contracter le COVID-19,
  • en raison de l’absence d’orientation vers l’hôpital, par d’autres services ou professionnels de santé.

 

Le contexte du décès est souvent modifié : Au cours de la même période, l’analyse constate une forte augmentation de la proportion de personnes décédées à domicile ou en maison de soins infirmiers. Sur ce point, l’auteur principal, le Dr Chris Gale, professeur de médecine cardiovasculaire à l'Université de Leeds fait l’hypothèse « qu'un certain nombre de décès auraient pu être évités si les personnes s'étaient rendues rapidement à l'hôpital au début de leur crise cardiaque ou de l’accident vasculaire cérébral. D’autant que d’autres études ont révélé que les unités de prise en charge cardiaque spécialisées sont restées pleinement opérationnelles durant la pandémie (ici en Angleterre). Précisément, l’analyse révèle :

  • moins de décès à l'hôpital par rapport aux données de base : 53,4% contre 63% ;
  • plus de décès à domicile : 30,9% contre 23,5% et dans les maisons de soins : 15,7% contre 13,5%. Les décès excessifs se sont ainsi produits de manière disproportionnée à la maison, en hausse de 35% par rapport au taux attendu, et en hausse de 32% dans les maisons de soins ;
  • un changement de la répartition des décès par région a également été constaté.

 

Un pic des décès cardiovasculaires pendant le confinement :  l'excès de décès cardiovasculaires a commencé à apparaître fin mars 2020 et avec un pic début avril au moment du confinement. La mesure aurait donc induit un effet collatéral, hésiter à se rendre à l’hôpital par crainte du virus ou par crainte de submerger le système. D’autres études, citées par les chercheurs, ont d’ailleurs confirmé que le nombre de patients arrivant à l'hôpital pour crise cardiaque avait fortement diminué sur la période, certaines unités n’enregistrant qu’un peu plus de la moitié du nombre attendu de cas.

 

Les pathologies causes de décès :

  • Parmi les personnes vivant en EHPAD, en services de soins palliatifs, la cause la plus courante de décès est l’AVC ou l'insuffisance cardiaque ;
  • les décès à domicile sont majoritairement causés par une crise cardiaque ou une insuffisance cardiaque ;
  • les décès hospitaliers sont majoritairement causés par une embolie pulmonaire ou un choc cardiogénique (le cœur ne parvient plus fournir suffisamment de sang au corps).

Ainsi, les personnes décédées à la maison étaient les plus susceptibles de décéder d’une crise cardiaque. Ce qui suggère que de nombreuses personnes, atteintes d’une maladie cardiaque aiguë ne se sont pas rendues à l’hôpital.

Or, une crise cardiaque non traitée entraîne des complications,

comme une insuffisance, une arythmie ou un décès cardiaque.

 

Il est donc essentiel de communiquer sur l’accès aux hôpitaux ouvert à la fois aux patients COVID-19 et aux patients cardiaques ou atteints d’autres maladies chroniques ou aiguës.

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