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COVID-19 : Des taux d'infection plus faibles en cas de rhumatismes ?

Actualité publiée il y a 2 années 5 mois 1 semaine
ACR Convergence
Lorsque cette analyse conclut à une incidence plus faible et à des formes plus bénignes de l'infection COVID-19 chez les personnes atteintes de maladies rhumatismales, se pose immédiatement la question d’un effet collatéral et inhabituel des traitements (Visuel Adobe Stock 121235153)

Lorsque cette analyse conclut à une incidence plus faible et à des formes plus bénignes de l'infection COVID-19 chez les personnes atteintes de maladies rhumatismales, se pose immédiatement la question d’un effet collatéral et inhabituel des traitements. Car la plupart des patients atteints de maladies rhumatismales sont traités avec des médicaments immunosuppresseurs qui les rendent normalement plus vulnérables aux infections. Cette analyse de la littérature publiée sur le sujet et présentée lors de l'ACR Convergence, la Réunion annuelle de l'American College of Rheumatology, suggère un effet protecteur de certains médicaments biologiques.

 

De premières études, cités par les chercheurs de l'Université du Texas à Galveston, ont même suggéré que ces médicaments pourraient avoir un effet protecteur, mais des inquiétudes subsistaient sur la vulnérabilité de ce groupe de patients. « Au début de la pandémie, on s'inquiétait de savoir s'il fallait continuer ou maintenir des thérapies immunitaires chez les patients atteints de maladies rhumatismales, car ils encourent alors un risque accru d'infection», rappelle le Dr Akhil Sood, rhumatologue et co-auteur de l’étude. Nous avons donc regardé si ces patients encouraient un risque accru d'infection au COVID-19 et si, en, cas d’infection, ils développaient une maladie plus sévère ».

L'effet protecteur anti-COVID des médicaments biologiques reste à démontrer

Les chercheurs ont mené un examen systématique dans les grandes bases de la littérature et ont sélectionné les études pertinentes de janvier à juin 2020 et ont combiné les données (hospitalisation, admission en USI et décès) de patients atteints de rhumatismes et traités par produits biologiques ou inhibiteurs de Janus kinase (JAK). Sur la base de leurs symptômes cliniques, les patients ont également été répartis en 2 groupes : maladie sévère ou non sévère. La méta-analyse a porté au total sur 6.095 patients atteints de maladies rhumatismales provenant de 8 études de cohorte observationnelles :

  • 28% souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR) et 7% de polyarthrite psoriasique ;
  • sur les 6.095 patients, seuls 123 ou 2% étaient positifs ou très suspects pour le COVID-19 ;
  • 68% des patients COVID-19 prenaient des médicaments biologiques, 31% des médicaments anti-TNF et 6% des inhibiteurs de JAK ;
  • parmi les patients infectés par le coronavirus, 73% n'ont jamais été hospitalisés. Seuls 13 patients hospitalisés ont dû être admis en USI et 4 sont décédés.

 

Ce faible taux de complications et de décès tend à suggérer un effet protecteur des médicaments biologiques. La limite de l’étude reste le nombre modeste de patients sous thérapies biologiques et il semble difficile de tirer des conclusions définitives sur l'opportunité de poursuivre ou de maintenir des thérapies, concluent les chercheurs qui cependant appellent à des recherches plus larges sur ce groupe spécifique de patients.

 

«Nous attendons des études approfondies supplémentaires qui incluent davantage de patients atteints de maladies rhumatismales sous thérapies biologiques et ciblées ».

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