COVID-19 et ANOSMIE : Un anti-inflammatoire contre la perte d’odorat ?
Le corticoïde anti-inflammatoire prednisolone pourrait-il aider à améliorer l'odorat en cas d’anosmie après le COVID-19 ? Cette équipe de l’University Medical Center Utrecht répond par la négative, révélant que conjurer l’inflammation ne suffit pas à rétablir l’odorat. De plus, selon ces données, publiées dans la revue BMC Medicine, chez la plupart des patients et indépendamment de l'utilisation de prednisolone, l'odorat s'est progressivement amélioré avec le temps.
L’implication clinique est claire, ne pas prescrire de prednisolone aux patients présentant des troubles persistants de l'odorat et/ou du goût après un COVID-19. Alors que de nombreux médecins ont pensé que la perte persistante de l'odorat est causée par une réponse inflammatoire, les corticostéroïdes ont souvent été envisagés comme une option de traitement. Cependant, si le médicament a été suggéré comme traitement courant des troubles olfactifs après COVID-19, il n’existe pas de preuves de son efficacité.
La fonction olfactive se rétablit d'elle-même
L’étude randomisée en double aveugle a donc regardé le rôle possible de la prednisolone dans l'amélioration de la perte d'odorat et de goût liée au COVID-19. Menée auprès de 115 patients, l’essai révèle après 3 mois de traitement, l’absence de différence d’amélioration chez les participants du groupe d’intervention vs ceux qui ont reçu un placebo. L’auteur principal, le Dr Digna Kamalski, chirurgienne ORL de l'UMC Utrecht, conclut : « l'odorat des deux groupes de participants s’est progressivement amélioré et de manière similaire ».
Les auteurs précisent que plusieurs études sont en cours sur l'évolution de la perte d'odorat et de goût à la suite du COVID. Cette même étude va se poursuivre, avec une nouvelle évaluation de la capacité olfactive des participants d’ici 1 an.
Les troubles olfactifs restent une caractéristique précoce courante du COVID-19, survenant chez environ 2 patients sur trois. Bien que la plupart des patients se rétablissent en 4 semaines, on rapporte que jusqu'à 46 % des patients ont encore une altération de l'odorat après 6 mois et 20 à 60 % après un an. La prévalence des troubles olfactifs à long terme est très variable en raison des différentes méthodes d'évaluation de la fonction olfactive et du manque de suivi systématique.
Les patients souffrant de troubles olfactifs persistants encourent également un risque accru de dépression et de troubles nutritionnels, des symptômes qui dégradent la qualité de vie.
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